Référendum : L’épée de Damoclès de la question posée
Au cours d’un voyage de deux jours
(7 et 8 janvier 2009) à Mayotte − voyage dédié à la campagne d’explication de la "feuille de route" du gouvernement, tendant à faire de la collectivité départemental un département d’outre
mer (DOM) − le secrétaire d’Etat à l’Outre mer, Yves Jégo, a d’abord voulu rendre visite au centre de rétention administratif (CRA) de Pamandzi ; celui-là-même qui a fait la une des
médias du continent. Les journalistes, faisant partie du voyage, ont pu constater, une fois le terrain préparé (diront certains), que le CRA était quasi désert d’immigrés
clandestins.
Ensuite, s’exprimant sur l’avenir institutionnel de l’île et sur la "feuille de route" du gouvernement, le secrétaire d’Etat a semblé défendre − non sans arrière-pensée − un principe simple : une île, une collectivité, une assemblée. En effet, les choses se précisent à l’annonce de la question qui sera posée aux mahorais : "Approuvez-vous la transformation de Mayotte en Collectivité unique, appelée département, régie par l’Art 73 de la constitution, exerçant les compétences dévolues aux département et régions ?" et de rajouter qu’à travers cette question, Mayotte fera école en matière de "simplification administrative" et que les quatre DOM actuels devaient aussi être dotés d’une assemblée unique à terme, tout en reconnaissant que cela ne pourra se faire qu’après consultation des populations. En d’autre terme, un tel DOM pourra accepter ladite assemblée unique pendant que tel autre la rejette, conservant en définitif ses deux assemblées: étonnant non ?! Pour une république qui se simplifie…!
La question posée aux mahorais prend bien l’aspect d’une épée de Damoclès :
Il est incontestable qu’elle appelle la population mahoraise à se prononcer pour une départementalisation ; et nul doute que les mahorais le confirmeront encore une fois. En revanche ; et c’est là le point essentiel de la question ; elle entérine définitivement l’adoption d’une seule assemblée, ce qui n’est pas effectif dans aucun autre DOM : ce qui sera un libre choix pour les autres populations DOM devient une obligation par ricochet à Mayotte. Pourvu que, ce qui est pour Yves Jégo "un principe simple", ne s’avère un traquenard demain(…). Il est toujours bon de se demander pourquoi le gouvernement s’acharne à nous orienter vers un tel choix : est-ce pour des raisons pratiques et économiques ou parce qu’il estime que nous n’avons pas la compétence humaine pour assumer les responsabilités incombant à une région d’outre mer ? Ce dont on est certain, c’est que la simplicité administrative évoquée pourra devenir une spécificité du DOM Mayotte.
Darkaoui le 09/01/2009