Des Contributions pédagogiques aux airs Propagandistes pour le « oui »
Ce qui se voulait campagne pédagogique par les médias publics, est devenu Propagande pour le « oui inconditionnel » à la départementalisation de Mayotte par ces organes de communication. Toute opinion divergente, toute position étoile ou lumière soit elle est tue. Honte aux animateurs serviles de ses organes d’information !
C’est avec beaucoup d’amertumes – mêlées de sentiment de culpabilité− que j’assiste à l’envoi à l’abattage, du baobab de l’espérance d’émancipation de la paix et de l’ordre. On battit, en lieu et place, les murs asphyxiants du peuple mahorais. Ces murs-là reposent sur une fondation nommée « pacte pour la départementalisation de Mayotte». Cette paix-là, cet ordre-là, font l’objet d’une braderie à des fins purement personnelles.
Je veux être compris –grondé même− de vous, afin de panser ma culpabilité. Que signifie ma réserve à ce référendum et à ce fameux pacte ? Au premier, car tronqué par sa seule question : elle appelle une réponse et une seule à deux questions dissociables. Au second, car représente l’arme redoutable pour l’oppression du peuple. Avec lui, on invite les mahorais à boire, sans crainte, dans la coupe saturnine, le poison dont ils se seraient au moins défiés s’il leur eût été présenté dans un vase transparent. J’ai déjà eu à le dire, on départementalise plus les mahorais par les devoirs que par les droits. Le contenu de ce fameux pacte, notamment en son « b » du chapitre 3* est injurieusement rétrograde de la lutte antillaise ! Avec lui, nous nous désolidarisons – et cela est regrettable− de ceux qui portent le flambeau de la spécificité identitaire. Cette injure est double. D’une part, elle porte sur la lutte pour les droits : le pacte scelle par voie référendaire la régression sociale ; d’autre part elle porte sur la lutte pour la fusion des frontières de la différence France continentale et outre-mer : le pacte nous considère comme des sous-français. Le mahorais serait complice dans la fraude ; son administration incompétente et source d’erreurs.
Nos anciens ont cherché protection en la France ; elle doit leur en rendre. Une grande nation en protégeant n’asservit pas ; elle nivèle ses protégés par le haut, de sorte que disparaissent les reflexes coloniaux, n’hésitant pas à donner à s’asseoir un fauteuil plus élevé que le sien. En faire de Mayotte un laboratoire où foisonneraient les expérimentations des plus rétrogrades les plus humiliantes appelle réserve.
Darkaoui Allaoui
*Extrait du Pacte pour la départementalisation
Nous pensons par ailleurs que les insuffisances de l’état-civil à Mayotte
sont en l’état actuel sources, d’une part d’incertitude sur les droits
auxquels vous pouvez prétendre, quelle que soit votre bonne foi, d’autre
part de fraudes de personnes en situation irrégulière, et enfin d’erreurs de
la part des services publics qui vous verseront ces futures allocations, qu’il
s’agisse de l’Etat, de la sécurité sociale ou du Conseil général.
En ce qui concerne les minima sociaux
« Seuls deux des huit minimas sociaux sont actuellement applicables à
Mayotte, ceux pour les adultes handicapés et les personnes âgées, mais à
un niveau inférieur à celui de la métropole et des DOM.
Le système des minima sociaux se caractérise par la multiplicité de
dispositifs existants obéissant à des règles et à des logiques propres en
fonction des bénéficiaires. Leur création à Mayotte ou leur montée en
charge ne peut par conséquent suivre une règle unique d’évolution. Là
encore, l’objectif est de parvenir à l’égalité sociale. Mais ces prestations en
vigueur en métropole et dans les DOM ne sont pas apparues en un jour.
Elles se sont développées au fil des décennies, en fonction de l’évolution
de l’économie et de la société. L’expérience a suffisamment montré que la
mise en place de nouvelles prestations sociales sans une assise
économique solide avait de nombreux effets pervers.
Dès l’entrée en vigueur de la départementalisation, un plan de
revalorisation des prestations existantes sera mis en oeuvre pour les
adultes handicapés et les personnes âgées, avec des augmentations
significatives.
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Le niveau des prestations non encore étendues (revenu minimum
d’insertion, allocation de parent isolé et allocation de solidarité spécifique)
se situera à compter de leur mise en place, en 2012, à environ le quart de
ce qu’elles représentent en métropole ou dans les DOM.
La montée en charge de ces prestations sera ensuite progressive sur une
période de 20 à 25 ans, éventuellement plus rapide en fonction du rythme
du développement économique de Mayotte. »