Partout, Anjouan y compris, le football− comme toute autre discipline sportive− évolue. Cette évolution est d’abord naturelle, spontanée, sous l’influence des télévisions : c’est l’influence environnementale. Tout jeune pratiquant le football, aspire à être acteur de ce football télévisuel. Ensuite, par ricochet, cette évolution devient institutionnelle; en d’autre terme, ce football télévisuel devient un enjeu financier majeur obligeant les instances du football à tendre vers une certaine harmonisation des règles autour du football : c’est l’influence financière par la professionnalisation de ce sport. De cet aspect-là du football, nous sommes des prématurés quoique veuille la fédération comorienne du football. Comment peut-on envisager un financement solidaire du football comorien (des clubs de football comoriens), quand les versements de salaires ne se font qu’aléatoirement. Et ce n’est certainement pas en sanctionnant tel ou tel village que l’on dépassera cet aspect. Je fais allusion à une sévère sanction dont fut l’objet le club de Mirontsi.
Maintenant, on me dira que le football de Ouani (voire comorien) est à mille lieues de cela ; je n’en suis pas certain, car de ses jeunes
émergents, peut sortir un professionnel, avec les retombés qui vont avec, tant pour la ville que pour le pays.
Revenons donc à notre football ouanien. Il n’a pas régressé ; il a même évolué puisqu’il foisonne d’éléments de bonne qualité technique. Seulement, il ne suffit pas d’avoir des qualités
techniques dans le football. Il y a bien beaucoup d’autres facteurs influents dont le mental et le physique. Je dirai des contrevérités si j’avançais que ceux-là font défaut, parce que mes courts
séjours au pays ne me permettent pas de l’évaluer ; en revanche ce qui semble renforcer ce sentiment c’est la situation socioéconomique du pays qui fait qu’un jeune insuffisamment nourri et
des structures inexistantes (toute proportion gardée bien entendu) ne répondront pas solidement au mental et au physique. En d’autre terme, il
convient d’être d’appuis, dès aujourd’hui, aux dévoués du football ouaniens, car il y en a, outre l’encadrement technico-administratif que voici (en tout cas au mois de avril 2009) :
Président du FCO : Mouhouyidine AFRAITANE alias Pré ; Secrétaire général : Anoir MOUHOUDHOIR ; Secrétaire général adjoint : Houssam DAOUD ; Trésorier : Ali CHACHOI alias Ansénéné ; Matérialiste : Chamou MOHAMED ; Entraineurs : Mouhoutar KAMAR , Choudjay MAHANDHI, Salim CHACHOI et Wafik AHMED pour la section féminine.
Cet encadrement doit rester indépendant de toute influence – condition sine qua none− de
sa réussite. Cela posé, on est en droit de se poser la vraie question : qui de nous se sent engagé pour le FCO? cet engagement se veut collectif et individuel; local et délocalisé.
Peu importe que nous soyons à la tête du championnat anjouanais aujourd’hui ; par contre nous avons là l’occasion de penser l’avenir
du football ouanien tout en l’intégrant dans un environnement éducatif. Là Ouani serait novatrice.
C’est vrai que le championnat de football, à Anjouan et Comores, prend une allure paradoxale, à contre-sens, quand on connait ce qu’a subi l’équipe de Mirontsi. Il est même convenu d'éviter
d’être champion pour ne pas avoir à supporter les charges inhérentes à la réception d’une équipe régionale (Afrique continentale).
Aussi, de mes entretiens avec les dévoués du football ouanien, je retiens ceci :
Le besoin financier est pléonastique ; il couvre aujourd’hui des domaines aussi variés que les droits administratifs, matériels que « subsistantiel »; de la solidité, de la pérennité du FCO en dépand.
Le caractère désuet des structures footballistiques (terrains…), appelle une profonde réflexion sur la construction de nouvelle structure ; mais certainement pas à la seule solde de la diaspora. L’état et la municipalité (et donc l’administré !) doivent assumer leur responsabilité. Le contexte socioéconomique ne l’autorise pas.
Enfin, et ceci découle de cela : quoi et comment faire pour Ouaniet son football, pour que demain il continue à occuper une place
avant-gardiste.
Darkaoui