Sous réserve de faire bonne lecture de l’arrêté ministériel proclamant interdiction formelle de recourir à des embarcations
légères dont les fameux Kwassa-kwassa, aux fins de transport de passagers pour relier les îles, il y aurait là quelque chose de machiavélique. Selon le quotidien Al-watwani dans son édition du 07
et 11 mai, une note de la Vice présidence en charge des Transports et du Tourisme serait tombée, frappant de plein fouet le parti Ridja de l’avocat Me Larifou, lequel d’ailleurs fustige à juste
titre « L’Etat devrait plutôt
s’intéresser aux embarcations illégales qui font la navette entre Anjouan et Mayotte pendant laquelle beaucoup de Comoriens périssent par milliers ».
Comment l'Etat peut-il pousser le vice jusqu’à tel acmé? Mais
quelle lumière s’est-elle mise à briller au dessus des têtes gouvernementales : déclarer illégale l’exploitation des Kwassa pour le transport de passagers (aux fins commerciales ?! Je
ne sais pas si cela est précisé)! Si seulement, cette illumination était angélique !
Malheureusement, elle a l’air diabolique, en ce sens qu’elle éclaire le chemin des tactiques politiciennes. La mort dans le bras de mer qui sépare Anjouan de Mayotte serait inscrite dans le
registre de l’indifférence totale du gouvernement de l'Union des Comores (!); par contre périr dans les eaux séparant Mohéli de la Grande-Comore, ébranlerait les consciences de nos
autorités (!). Il est fort à parier que dans un cas, comme dans l'autre, ce n'est absolument pas l'existence d'un bouc-émissaire (la France) qui dicte les valeurs morales, mais
plutôt la défense d'intérêts personnels. La mort par dommage collatéral serait moins une mort ! ….A méditer.
Darkaoui