Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

Recherche

21 mai 2009 4 21 /05 /mai /2009 09:35

C'est avec une très large majorité que le président  Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, se voit prolonger d'un an son mandat de chef de l'exécutif de l'Union des Comores.

Le "oui" l'a emporté massivement - 93,8 % - contre 6,2 % de "non", lors du référendum constitutionnel du dimanche 17 mai proposant de prolonger le mandat du président fédéral des Comores, Ahmed Abdallah Mohammed Sambi. Le résultat a été publié mardi matin 19 mai. Alors que l'opposition appelait au boycottage, les autorités affichent un taux de participation de 52,7 %.



Officiellement, la consultation organisée dimanche visait à rationaliser les règles de fonctionnement entre les trois îles (la Grande Comore, Anjouan et Mohéli) et le pouvoir central. Avec quatre Parlements (un pour chaque île et un pour l'Union), quatre gouvernements et autant de présidents, elles sont inutilement complexes, et trop coûteuses pour un ensemble qui regroupe moins d'un million d'habitants, la plupart très pauvres.

Mais si chacun convient que la Constitution de 2001 mérite un toilettage, le projet du président de l'Union va bien au-delà. Parallèlement à un affaiblissement des institutions locales au profit de la structure centrale, parallèlement aussi à l'instauration de l'islam comme religion d'Etat, le texte prévoit de prolonger d'une année le mandat du président Sambi, qui arrive à échéance en avril 2010. Du coup, c'est le coeur même du système - une présidence "tournante" à la tête de l'Union - qui est remis en question. "Si le référendum passe, le président Sambi, soutenu par l'armée, ne quittera jamais le pouvoir", redoutait, avant le scrutin, un opposant, l'ancien ministre Ahamadou Satalou.

DIATRIBE CONTRE LA FRANCE

Faute d'indications sur les projets précis du président, faute d'avoir connu longtemps à l'avance la date de la consultation, l'opposition s'est contentée de saisir la Cour constitutionnelle pour demander l'annulation du référendum. Elle n'a pas obtenu gain de cause, la haute cour se déclarant le 9 mai "incompétente pour se prononcer sur la constitutionnalité du projet de loi référendaire".

Au-delà, ce sont les orientations politiques et religieuses du président de l'Union qui inquiètent ses opposants. Créateur d'une petite entreprise, M. Sambi, 51 ans, est surtout un prédicateur formé à Qom, la ville sainte iranienne.

De ces années-là date, selon ses adversaires, le penchant pour l'Iran du chef de l'Etat. Le président Sambi l'assume. Un accord de défense a été conclu entre Moroni et Téhéran. Et lorsque le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, est venu en visite officielle aux Comores, il a été reçu en allié.

Au cours de son séjour, fin février, ce dernier en a profité pour lancer une violente diatribe contre la France accusée de colonialisme à Mayotte, la quatrième île de l'Union des Comores dont elle est détachée depuis 1974. Elle est appelée à devenir un département français depuis le référendum du 29 mars.

Dans ces conditions, c'est aussi un affrontement masqué entre Moroni et Paris qui s'est joué lors du référendum. La diaspora comorienne aurait pu peser (90 000 Comoriens vivent dans la seule ville de Marseille). Mais il lui a été interdit de participer au scrutin.


Texte: Jean-Pierre Tuquoi  Le monde.fr
Illustration: Dark

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

D
Salut Docteur Bravo le cadre est plus jolie que celui d'avant . cela est important car ça nous donne l'appetit de passer de temps en temps sur tes publications.courage
Répondre
D
Salut DOCTEUR
Répondre
D
SALUT DOCTEUR
Répondre
A
je suis venu me ressourcer et je repars le réservoir plein
Répondre