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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 00:46

 

Commémoration de l’abolition de l’esclavage et de la traite négrière

 

 

Le 10 mai, les départements de la France continentale qui le souhaitent  commémorent l’abolition de l’esclavage et de la traite négrière.

 

 

« Charleville-Mézières, ville d’Arthur Rimbaud, fait partie indéniablement des villes de métropole où la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions est commémorée avec le plus d’éclat » Le propos est du Préfet Pierre N’Gahane. L’implication des autorités carolomacériennes et du département, n’est peut-être pas le fait d’une avantageuse prise de conscience. La route est encore longue mes amis… ! Oui, le concours de circonstance a sa place dans cette implication sincère : une dynamique Amicale afro-antillaise dans les Ardennes, un Préfet acquis au fait et des personnalités dans ladite association disposant d’un carnet d’adresses riche.

Mon propos ici, n’est pas de vous décrire ce à quoi ont assisté les personnes présentes à cet évènement  dont la complexité commande à ce que, partout, la modération soit de règle. Je voudrais vous livrer un élément de réflexion. Bernard Dordonne, journaliste à L’Ardennais, et maître de cérémonie, relata devant les officiels son rêve de la veille : que ces gens qui ont lutté pour la liberté humaine aient la place qui leur revient dans notre société. Moi je ne peux souhaiter qu’une chose : que ce rêve-là ait un sens dans les oreilles de nos représentants, partout où ils siègent. Je ne suis pas de nature à verser dans le pessimisme exacerbé ; mais je crains qu’il nous reste un long chemin à parcourir avant de palper une prise de conscience sincère. Devant un publique venu en nombre, des Français continentaux, des Français ultramarins, des Français tout court dirais-je, des visages du continent africain, nous disions ceci en citant Frantz Fanon : « il ne faut pas essayer de fixer l’homme, puisque son destin est d’être lâché. La densité de l’Histoire ne détermine aucun de mes actes. Je suis mon propre fondement. Et c’est en dépassant la donnée historique, instrumentale, que j’introduis le cycle de ma liberté. Le malheur de l’homme de couleur est d’avoir été esclavagisé. Le malheur et l’inhumanité du Blanc sont d’avoir tué l’homme quelque part. Sont, encore aujourd’hui, d’organiser rationnellement cette déshumanisation (…) le nègre n’est pas. Pas plus que le Blanc » Car Fanon nous livre là un vrai projet de société appelant à construire un avenir commun et harmonieux ; or, il m’a semblé lire au travers des absences des uns ou des autres une autre aspiration. La société civile, malgré les invitations lancées a brillé par son absence ; on peut rendre hommage à l’Inspection de l’Académie de Charleville qui a su mobiliser la jeune génération. Notre chaine de télévision publique, celle que nous finançons tous (français d’ici et d’ailleurs) nous a adressé le plus inadmissible mépris, en faisant le choix éditorial de ne pas couvrir cet évènement unique dans la région Champagne-Ardenne. Cette société-là n’est pas encore prête à entendre une histoire qui est aussi la leur. Peut-on comprendre, en toute sincérité, qu’une chaine de télévision publique par son antenne locale puisse se désintéresser d’un tel évènement fondateur de notre société multiculturelle ? Ces décideurs de salle de rédaction ne sont surement pas prêts… Donner une information sur l’Africain, sur le Noir tout simplement, tant qu’il n’y a pas le coté clownesque ou polémique ne les intéresserait peut-être pas ! Le chemin est long, mes amis je vous le disais…

                                                                                                                             Darkaoui

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