MEDINA FESTIVAL 2010
Une initiative citoyenne prometteuse
Traditionnellement, à Ndzouani, la période juillet-Août
correspond à celle des festivités inhérentes aux mariages ; ce mois de juillet 2010 ne fit pas
exception, à ceci près qu’il vit en même temps le Medina festival, 3 eme édition du genre.
Ce festival, concocté par Mr Mohamed Mansoib (Alias Pompidou) avec la participation cette année d’artistes de renom, enflamma pendant 48 heures Mutsamudu puis Ouani respectivement le 23 et 24 juillet. Plus de 4000 spectateurs répondirent « présents ». Incontestablement, le spectacle en valait le détour. Venus de la Réunion, de Madagascar, de Mayotte, de Mohéli et d’Anjouan, la brochette d’artistes triés sur le volet, enchantèrent nos oreilles.
En effet ce festival, né d’une initiative personnelle (la paternité revenant à Mansoib Mohamed), et qui se voulait n’être qu’une sympathique manifestation
d’animation pour vacanciers, semble parti pour prendre une dimension extra-locale (dépassant la sphère ouanienne). Preuves, s’il était besoin et comme me le confiait le père du Médina
Festival, les appels d’acteurs du monde culturel de Ndzouani qui ne comprenaient pas le choix des seules deux villes (Ouani et Mutsamudu), y voyant
parfois même un financement public privilégié et orienté. Il n’en est rien de tout cela. Et l’intérêt manifeste que portent les Grand-comoriens, les Réunionnais et les Mahorais sur
l’événement lui donne une dimension extra-anjouanaise. Il est fort à parier ; voire même de l’intérêt des autorités publiques compétentes ; que d’une échelle locale, la fête prendra
très vite une ampleur nationale voire régionale. La seule réserve, pour ce qui est de son extension nationale, réside sur son financement, dans un pays où le soutien des pouvoirs publics en
matière d’éducation et de santé se révèle déjà plus que défaillant. Cette initiative « individuelle et citoyenne » a le fort mérite de pointer une réalité : le rayonnement de la
ville voire du pays revient d’abord l’affaire de tout un chacun, car l’aide n’est pas la solution ; elle est le problème. De même qu’elle est
source de paresse et terreau de corruption chez les dirigeants du pays, elle installe les associations et les initiatives citoyenne dans une posture d’attente.
Un public en liesse
Tant à Mutsamudu qu’à Ouani, les aventuriers du son et de la scène combineront toute sorte de rythme musical
d’océan indien abolissant les distances géographiques. Et c’est un public conquis, tapant dans les mains, et ne formant plus qu’un avec la scène. De 20 heures à 4
heures du matin, tour à tour Lathéral, Balandra, … Djoe Fils et bien sûr Jerry Marcoss tiendront un public excité parfois plongé dans un état
d’hystérie que seule la magie de la musique connait le secret ; cela sans aucun débordement. Il est vrai que l’insécurité a été réduite à son niveau le plus bas par la présence des agents de
la sécurité publique.
La promesse-post-show de présence à la prochaine édition lancée par Lathéral laisse présager un grand succès pour l’édition 2011 dont vous êtes priés de noter la date : 22 juillet 2011. En revanche, et les organisateurs en sont conscients, il convient dès à présent de se préoccuper du problème qui risque de se poser aux prochaines éditions (de par le succès grandissant de ce type de festival), et qui est celui de la sécurité liée à l’exiguïté des lieux.
Darkaoui