Outre mer : Marie-Luce Penchard dérape
Champ-ardennais d’adoption, je crois avoir compris qu’en France continentale
certaines régions sont délaissées par les décideurs nationaux − de droite comme de gauche − depuis des décennies, et ceci dans un consensus parisien
immuable. Originaire d’outre mer, je n’ai de cesse de dénonçais une forme larvaire de dénigrement d’une catégorie ultramarine, qui voulait qu’on ne nomme au ministère de l’outre mer et donc de
l’intérieur aucun originaire d’un DOM ou d’un TOM, en raison de soupçons de favoritisme (en passant, toléré sur le continent) pour sa terre d’origine au détriment des autres. La nomination de
Marie-Luce Penchard s’inscrivait dans un semblant de rupture.
(photo Wikipedia)
Et patatras, la boulette ! En déclarant, lors d’un meeting UMP en Guadeloupe “Nous en sommes à une enveloppe de plus de 500 millions d’euros aujourd’hui pour l’outre-mer, et ça me ferait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de la Réunion, au bénéfice de la Martinique.” la Secrétaire d’Etat à l’outre mer, se fait prendre la main dans le sac (flag délit de favoritisme). Mais que la France se rassure, ce n’est qu’une "petite" et "dérisoire" affaire de l’avis-même du Premier Ministre François Fillon. Incontestablement à l’échelle régionale ; et qui plus est en pleine campagne des régionales ; il n’y a pas matière à polémiquer. Seulement, et là c’est le Ministre de tutelle de madame Penchard qui le déclare, « on est naturellement toujours ministre. » Décidemment, nous avons du mal à conceptualiser l’Homme hors de nos habits, hors de notre couleur. Outre ce manque de considération du Premier ministre, à l’égard d’une catégorie des populations ultramarines, c’est la crédibilité-même, et la neutralité-même de la Secrétaire d’Etat à l’outre mer qui sont mises à mal. Ni Mayotte, ni la Guyane, ni la Réunion ne peut lui accorder sa confiance et le gouvernement se doit de tirer les conséquences de cette bourde. Elle doit démissionner et continuer sa campagne pour les élections régionales en Guadeloupe. La cohésion ultramarine l’exige.
Darkaoui Allaoui