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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 16:18

                                                                                                          LIBRES OPINIONS

                                                                                                          Lundi 18 janvier 2010

 

 

 

 

            Haïti accablé,

 

 

Le tremblement de terre qui s’est produit en Haïti aura fait des dizaines de milliers de morts et des millions de sans abri, dans le pays le plus pauvre du continent américain. D’une superficie supérieure de 10% à celle de la Champagne-Ardenne, ce pays compte un peu plus de 9 millions d’habitants, soit plus de 6 fois notre région. Port au Prince, la capitale, compte 2,3 millions d’habitants et c’est elle qui a été le plus touché. En Haïti, 80% des habitants vivent avec à peine 1,50 euros par jour et le taux de chômage atteint 65%. Cela nous amène à relativiser nos problèmes personnels et collectifs. Le monde entier fait preuve d’un immense élan de solidarité envers ce pays où riches et pauvres, puissants et faibles ont été également touchés. Ce qui est très encourageant c’est que les grands pays semblent vouloir se coordonner et agir ensemble. Il n’y a pas de place pour des luttes d’influence. Tous les haïtiens sont des êtres humains à égalité de droits et de devoirs avec chaque autre être humain. Il faut donc les aider au maximum, comme on aiderait notre famille, mais il ne faut en aucun cas les soumettre par l’assistance. Notre premier devoir, une fois les morts enterrés et les conditions de vie rétablies, c’est de les aider à s’assumer de manière autonome. Ce pays francophone fait partie de notre culture et de notre histoire. Sous domination espagnole jusqu’en 1697, puis française, Haïti a été la première république noire indépendante en 1804 après la défaite du corps expéditionnaire de Napoléon qui voulait y rétablir l’esclavage aboli par la Révolution française. Le pays a subi les méfaits de la dictature avec François Duvalier et son fils Jean-Claude de 1957 à 1986. Surnommé « Papa Doc » il aura fait régner la terreur avec sa milice « les tontons macoutes » qui ne touchaient aucun salaire mais vivaient du racket et du crime organisé. C’était le Racisme de la négritude au détriment des mulâtres.

« La Croix » titre : « Ségné vin sové nou ! »(Seigneur viens nous sauver) : ce cri monte d’un peuple épuisé ». Comme l’explique le Père Gilles Danroc, qui a vécu 20 ans en Haïti  « Ce peuple est né au forceps, dans le malheur. Il a connu l’arrachement à l’Afrique, l’esclavage, la colonisation. Il a du reconstituer une langue, une religion- le vaudou. C’est un peuple qui a l’habitude du malheur, qui vit dans le temps brisé des catastrophes ». Dans « Marianne » Jean-François Kahn écrit : « Frappée par tous les malheurs de la terre, l’île d’Haïti fait sinon douter de l’existence de Dieu, au moins de celle de la sagesse de la divine providence. Aucun pays n’a été sans doute plus marqué par un héroïsme toujours recommencé et un drame permanent que cette petite nation : fulgurance de créativités artistiques et littéraires et de tragédies épouvantables de toute nature. Comme une sorte d’acharnement du destin. »Devant une telle catastrophe humaine, nous devons nous remettre en cause et relativiser nos problèmes. Nous devons comprendre que nous avons besoin de plus de justice et de solidarité, et que tout est précaire. Comment vivre heureux à côté de personnes accablées par le malheur ? Comment s’estimer protégé par son argent ? Il nous faut garder toujours intacte notre capacité à s’indigner et à dénoncer ce qui est une atteinte à la dignité humaine et au droit de chaque homme à vivre libre et décemment. Ce qui arrive à Haïti peut arriver à chacun de nous. Comment réagirions-nous dans une telle situation ?

 

                                                                                              Jacques JEANTEUR                                                                                                                             Conseiller Régional MODEM

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