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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 21:09

Libre opinion du lundi 28 octobre 2013

Halte au feu !

Au-delà de toute considération politique, la situation actuelle ne peut plus durer et nous arrivons à un état d’urgence qui demande une mobilisation générale. La cote de confiance de François Hollande atteint un tel niveau de défiance que l’on ne peut plus rester indifférent et attendre que cela s’améliore. Les derniers évènements et les comportements oscillants du pouvoir prouvent que l’on est proche du rejet. Le déficit d’autorité est frappant. Nous avons dépassé le stade de la déception. Le matraquage fiscal pousse à la révolte.

François Hollande est pilonné par l’UMP, comme Nicolas Sarkozy l’était par le PS. Rien ne peut être valable si cela vient du camp adverse. Il est assassiné par le Front de gauche, mais cela ne porte plus à conséquence, tant Jean-Luc Mélenchon est un odieux personnage à la seule quête de sa notoriété personnelle. Il est affaibli avec acharnement par les verts, qui ne pèsent que 2 à 3% nationalement mais qui ont réussi à négocier auprès de Martine Aubry un nombre de sièges sans commune mesure avec leur poids réel. C’était la manière de Martine Aubry d’affaiblir François Hollande, son adversaire au PS. On retrouve là les comportements peu glorieux des éléphants du PS. Les mêmes, dont François Hollande, avaient tout fait pour empêcher Ségolène Royal d’être présidente. Mieux vaut l’élection d’un adversaire que celle d’un partenaire! Nous avions déjà connu cela avec Jacques Chirac qui avait appelé les militants RPR à voter Mitterand plutôt que Giscard d’Estaing. Honte à ces politiciens corrompus. François Hollande est affaibli enfin par son propre parti à la tête duquel Harlem Désir, condamné à 18 mois e prison avec sursis pour recel d’abus de biens sociaux, brille par son incompétence totale. Ces querelles intestines et ces basses luttes d’influence empêchent François Hollande d’apparaître comme le Président des Français. Il a été légitimement élu, mais il est plus que majoritairement contesté. Il a réussi à se mettre à dos toutes les catégories sociales à force de louvoyer et de n’être constant que dans le matraquage fiscal tous azimuts. Quand cela dépasse l’entendement et le ridicule, il fait machine arrière, mais globalement il asphyxie le pays. Il porte une grande responsabilité dans la situation de révolte actuelle.

Peut-il encore redresser la barre et retrouver la confiance des français pour redresser le pays ? J’avoue que l’on peut raisonnablement en douter, ce qui explique le ras le bol généralisé et le pessimisme ambiant. Y-a-t-il une alternative évidente, un vrai plan B ? On n’en aperçoit pas pour l’instant. L’UMP se montre incapable d’offrir une alternative crédible. Elle a laissé la France dans une situation déplorable après 10 ans de pouvoir absolu. Aucun leader n’apparaît susceptible d’entraîner l’adhésion des français. La médiocrité des postulants est affligeante. Jean-François Coppé et François Fillon se sont discrédités, l’un par une élection volée (comme celle de Martine Aubry face à Ségolène Royal), l’autre par une versatilité incompréhensible. Nicolas Sarkozy a trompé autant les Français que François Hollande est en train de le faire. En apparence, seul le FN profite de cette situation, mais tout le monde sait que son accession au pouvoir serait un véritable désastre pour la France, tant sur le plan économique, que financier, social et international.

Face à ces alternatives introuvables, je ne vois qu’une solution, qui est de crier « Halte au feu » et de décréter un cessez le feu politique pour ouvrir des négociations entre partis de gouvernement en vue de déboucher sur un gouvernement restreint d’union nationale. Par tous les moyens, il faut changer de gouvernance et restaurer la confiance dans la classe politique. Il faut absolument que le non cumul des mandats soit effectif dès 2014, que le nombre des parlementaires et des membres des exécutifs locaux soit fortement réduit, il faut que les régimes de retraites soient unifiés y compris pour les parlementaires, il faut que le pouvoir des lobbies soit réduit et que la corruption soit sanctionnée avec force et rapidité. Il faut une varie réforme de la fiscalité. François Hollande est lâché et lynché sur sa gauche. Il n’a d’autre alternative que de s’ouvrir vers les modérés du centre et de la droite. Soit il dissout l’assemblée et accepte une cohabitation avec la droite et le centre, soit il propose un gouvernement restreint d’union nationale avec des socialistes modérés et responsables comme Manuel Valls ou Bernard Cazeneuve, des centristes exigeants comme François Bayrou ou Jean-Louis Borloo, des UMP réalistes et pondérés comme Alain Juppé ou Bruno Lemaire. Le feu est dans la maison France. Le ras le bol est bien sur fiscal d’abord, mais pas seulement. Il faut crier « Halte au feu » et aboutir très vite à un « cessez le feu » durable entre forces politiques, débouchant sur « une paix honorable » pour chacun et qui soit source d’espérance pour les Français.

Jacques JEANTEUR

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22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 22:36

Libre opinion du lundi 23 septembre 2013

Les impôts,

La cacophonie gouvernementale sur la possible pause fiscale en 2014 ou 2015 ne fait qu’aggraver le sentiment de malaise général, et l’absence de confiance dans le gouvernement et le Président. Le rapport du citoyen à l’impôt est quelque chose de très complexe et très diffus. Personne n’aime payer des impôts et tout le monde souhaite que ce soient les autres qui subissent les augmentations. Avec Raymond Barre, j’ai toujours pensé que l’impôt devait être payé par chaque citoyen, quelle que soit sa situation. En effet, c’est l’impôt qui permet à l’Etat de fonctionner, et donc à tous les services publics de tourner. Or, chaque citoyen a un égal accès à ces services publics. Il serait donc normal que chacun y contribue selon ses moyens, mais chacun devrait y participer. L’exonération totale d’impôts peut laisser penser à ceux qui en bénéficient que les services publics sont gratuits, et que l’on peut les utiliser sans limite. A titre personnel, je serais favorable à un impôt minimum de 120€ par an soit 10€ par mois. Rien ne peut être gratuit et chacun doit le comprendre. Mais, d’un autre côté la course à l’optimisation fiscale me semble contraire à l’esprit civique. Il y a donc un cercle vicieux général. Moins il y a de personnes assujetties à l’impôt, plus l’impôt est lourd pour ceux qui le paient. Plus l’optimisation fiscale est forte, plus il faut lever l’impôt pour compenser. Cela explique pourquoi ce sont les classes moyennes, qui proportionnellement à leurs revenus, en paient le plus, car elles n’ont pas les moyens d’optimiser et elles n’ont pas d’exonérations..

Selon le dernier sondage réalisé par BVA, 70% des français ne croient pas à une pause fiscale. « Les Français apparaissent incrédules, non seulement sur le calendrier, mais sur la possibilité même que cette pause intervienne. » Ce qui est encore plus important, c’est que 80% des Français pensent que le système fiscal est injuste. Ceux qui ressentent le plus ce sentiment d’injustice sont les personnes qui gagnent entre 2.500 et 3.500 euros par mois. La droite avait exacerbé ce sentiment d’injustice avec le bouclier fiscal, et la gauche l’entretient avec son choix de réduire le déficit par l’impôt plus que par la réduction des dépenses publiques. L’absence de visibilité renforce ce sentiment de hausses successives et d’atteinte au pouvoir d’achat pour les classes moyennes et les familles. Cette injustice est confirmée par la dernière enquête de l’INSEE sur les revenus fiscaux et sociaux pour la période 2005-2010. Les classes populaires (niveau de vie inférieur à 1.400 euros par mois et par personne) représentent 40% de la population. Au cours de ces 5 années, elles ont touchés 11,4% des 55 milliards d’augmentation globale du niveau de vie français. Les classes moyennes (entre 1.400 et 3.000 euros) représentent 50% de la population et 50% de l’augmentation. Les classes aisées (entre 3.000 et 4.000 euros) représentent 5% de la population et 9,6% de l’augmentation. Les classes riches (plus de 4.000€ par mois) représentent 5% de la population et 30% de l’augmentation. L’impôt qui a un rôle de redistribution n’a donc pas joué son rôle au cours de cette période 2005-2010.

Dans « Le Point », Nicolas Baverez dresse un tableau très sévère, mais très partisan, de la situation en parlant de la quadruple peine du budget 2014 : « Loin de marquer une pause fiscale, le budget pour 2014 marque une nouvelle envolée des impôts : 10 milliards pour les ménages et 2,5 milliards pour les entreprises. Ils portent à 60 milliards, soit 3,3% du PIB, les nouveaux prélèvements depuis 2012…Première peine : la paupérisation…Tous les Français sont touchés par le choc fiscal, comme en témoigne la hausse de TVA. Avec un ciblage spécifique des classes moyennes et des familles. L’impôt est désormais proportionnel au nombre d’enfants… Deuxième peine : la dégradation accélérée des services publics. Alors que la dépense publique atteint 57% du PIB et que plus du quart de l’emploi relève de la fonction publique, la qualité des services rendus par les administrations s’effondre…Troisième peine : le blocage de la croissance et de l’emploi…En cassant tous les ressorts de l’activité, le choc fiscal nous coupe de la reprise qui se dessine dans les pays développés…Quatrième peine : la poursuite des déficits et du surendettement publics…Les finances du pays n’ont nullement été rétablies. Et ce pour une raison simple : la poursuite des dépenses…Au principe de la débâcle, on trouve une conception biaisée de l’impôt. Il relève des moyens et doit être un instrument au service de la couverture des charges publiques. Il a été érigé en fin, en objectif politique et moral, pour placer les Français en position d’égalité dans la pauvreté et pour les enchaîner à la ruine de l’Etat. » Cette vision catastrophique laisse penser que tout était parfait avant mai 2012, et que tout est nul depuis cette date. Si l’analyse a une part certaine de vérité, elle est trop orientée pour être crédible. C’est l’exemple même du blocage politique lié au bipartisme.

Ayant voté Hollande, je suis en droit d’être déçu, sans pour autant regretté mon vote. Je partage totalement ce que vient de dire François Bayrou : « Comme beaucoup de français, j’ai pensé qu’il fallait une alternance. J’estimais que, dans cette alternance, il y avait un espoir : que la gauche, enfin, accepterait de faire les réformes dont le pays avait besoin. Sur ce point, on ne peut que voir, constater, qu’ils ne sont pas au rendez-vous. Je ne suis pas seul dans cette sévérité. Près d’un électeur sur deux de François Hollande ne s’y retrouve pas aujourd’hui. Il y a là un ressort très important du pays. Tous ceux qui voient, vérifient, que la politique suivie ne va pas dans le sens de la nécessité nationale. Tous ceux là, aujourd’hui, sont à la recherche d’une voix politique différente. Cette voix politique différente, c’est ce que nous essayons de reconstruire au Centre. »

Jacques JEANTEUR

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13 septembre 2013 5 13 /09 /septembre /2013 14:16

Drôle de coïncidence !
En conseil des Ministres, on sait faire :
On nous annonça, hier, la nomination sur proposition du ministre des affaires étrangères, de notre actuelle maire Mme Ledoux au poste d’ambassadrice, déléguée à la coopération régionale dans la zone de l’Océan Indien.
Rien de surprenant quand il convient de garantir une couette à une Amie. En revanche, ce qui est surprenant, c’est la couleur de la couette : teintée du bleu turquoise de l’Océan Indien ; région qui est loin de m’être inconnue, notamment dans ses subtilités.
Comme tout Républicain, et pour l’intérêt de tous, je veux lui exprimer mes vœux de réussite dans cette aventure. Nous ferons de notre mieux pour qu’elle se sente pleinement intégrée dans les territoires Français de la zone, Mayotte et La Réunion.

D'aucuns voient en cette nomination une perspective favorable pour la ville de Charleville-Mézières et de son agglomération...Peut-être!..

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5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 09:13

Libre opinion du lundi 5 août 2013

La trêve estivale,

Le dernier conseil des ministres a eu lieu et les ministres peuvent aller enfin se reposer. L’idée de François Hollande de leur interdire de prendre 2 semaines de repos me semblait loufoque et traduit bien l’inquiétude du président devant la dégradation de son image et de celle de son équipe. Il est normal que les ministres puissent consacrer un peu de temps à leur famille, et puissent prendre un peu de recul. Cela permettra aussi aux français de faire une cure de silence politicien. Les échanges de paroles entre le PS et l’UMP ont été d’une telle médiocrité que l’on souhaiterait que les vacances durent plus longtemps. Le Président et son gouvernement agissent, mais n’en donnent pas l’impression. Le cap n’est pas clair, même si certaines mesures sont courageuses et positives. De son côté, l’UMP et son inféodé UDI, n’offrent aucun projet. La séquence des comptes refusés de Nicolas Sarkozy a été vraiment invraisemblable. Un candidat voit ses comptes de campagne légitimement refusés et il se pose en victime, seul recours possible pour sauver la nation de la gestion de gauche. De son côté, Bernard Tapie, dont la morale est aussi faible que son culot est fort, ose aussi se montrer sur les plateaux de télévision en costume de victime. Au-delà de ces mauvais feuilletons, il n’y a aucun message positif pour l’emploi et la croissance. Le problème est que les affaires sapent la démocratie en France comme chez certains de nos voisins. Dans son dernier éditorial « Le Monde » écrit : « En mai, une enquête d’Ipsos pour le compte de Publicis, auprès de 6.198 européens, a livré des chiffres alarmants. A la question de savoir qui propose des solutions constructives face à la crise, seuls 21% ont cité le gouvernement en France, 19% en Espagne, 15% en Italie contre 45% en Allemagne. Si ce climat délétère perdure, il est à craindre qu’en mai 2014 les populismes en fassent leurs choux gras. »

« Marianne »consacre plusieurs pages à « Ces marcheurs qui nous alertent sur l’état de la France : Axel Kahn, le généticien, Jean Lassalle, le député Modem, et Jean-Paul Kauffmann, l’écrivain, ont traversé la France à pied. Trois regards sur un même constat : une souffrance évidente s’impose dans le pays. Des signes de résistance aussi… » Tous ressentent un risque d’implosion qui est résumé dans cette phrase d’un pédiatre parisien depuis 20 ans, croisé par Jean Lassalle sur une petite route d’ »Alsace : « Mon sentiment, c’est que la France change, mais sans vous les politiques. Si vous ne vous remettez pas en cause, à droite comme à gauche, il risque d’y avoir une explosion. » Pour Jean-Paul Kauffmann, il y a heureusement les conjurateurs, nombreux : « un peuple invisible, indocile, qui résiste à la maussaderie ambiante, conjure le destin broyé qu’on lui sert aux actualités. »

Heureusement, il y a des avancées, comme les élections au Mali, dont le premier tour s’est déroulé dans le calme. Il y a le vote du non-cumul des mandats, même s’il ne prendra effet qu’en 2017. Il y a eu aussi les JMJ de Rio et le message très fort du pape François aux jeunes, mais aussi aux forces politiques : « C’est le propre du leadership de choisir la plus juste des options après les avoir considérées en partant de sa propre responsabilité et de l’intérêt pour le bien commun. C’est la façon d’aller au cœur des maux d’une société et aussi de les vaincre par l’audace d’actions courageuses et libres ».

Je souhaite que la trêve estivale permette à chacun de prendre du recul, de ne plus écouter les petites querelles politiciennes. Je souhaite surtout que les responsables politiques, économiques et sociaux se préparent à ne plus être soumis à leurs seuls intérêts de parti, d’actionnaires ou de syndicats, pour parvenir à voir ce que le bon sens exige pour l’intérêt général. Utopie d’été, sous un chaud soleil, mais espoir quand même.

Jacques JEANTEUR

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 00:46

 

Commémoration de l’abolition de l’esclavage et de la traite négrière

 

 

Le 10 mai, les départements de la France continentale qui le souhaitent  commémorent l’abolition de l’esclavage et de la traite négrière.

 

 

« Charleville-Mézières, ville d’Arthur Rimbaud, fait partie indéniablement des villes de métropole où la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions est commémorée avec le plus d’éclat » Le propos est du Préfet Pierre N’Gahane. L’implication des autorités carolomacériennes et du département, n’est peut-être pas le fait d’une avantageuse prise de conscience. La route est encore longue mes amis… ! Oui, le concours de circonstance a sa place dans cette implication sincère : une dynamique Amicale afro-antillaise dans les Ardennes, un Préfet acquis au fait et des personnalités dans ladite association disposant d’un carnet d’adresses riche.

Mon propos ici, n’est pas de vous décrire ce à quoi ont assisté les personnes présentes à cet évènement  dont la complexité commande à ce que, partout, la modération soit de règle. Je voudrais vous livrer un élément de réflexion. Bernard Dordonne, journaliste à L’Ardennais, et maître de cérémonie, relata devant les officiels son rêve de la veille : que ces gens qui ont lutté pour la liberté humaine aient la place qui leur revient dans notre société. Moi je ne peux souhaiter qu’une chose : que ce rêve-là ait un sens dans les oreilles de nos représentants, partout où ils siègent. Je ne suis pas de nature à verser dans le pessimisme exacerbé ; mais je crains qu’il nous reste un long chemin à parcourir avant de palper une prise de conscience sincère. Devant un publique venu en nombre, des Français continentaux, des Français ultramarins, des Français tout court dirais-je, des visages du continent africain, nous disions ceci en citant Frantz Fanon : « il ne faut pas essayer de fixer l’homme, puisque son destin est d’être lâché. La densité de l’Histoire ne détermine aucun de mes actes. Je suis mon propre fondement. Et c’est en dépassant la donnée historique, instrumentale, que j’introduis le cycle de ma liberté. Le malheur de l’homme de couleur est d’avoir été esclavagisé. Le malheur et l’inhumanité du Blanc sont d’avoir tué l’homme quelque part. Sont, encore aujourd’hui, d’organiser rationnellement cette déshumanisation (…) le nègre n’est pas. Pas plus que le Blanc » Car Fanon nous livre là un vrai projet de société appelant à construire un avenir commun et harmonieux ; or, il m’a semblé lire au travers des absences des uns ou des autres une autre aspiration. La société civile, malgré les invitations lancées a brillé par son absence ; on peut rendre hommage à l’Inspection de l’Académie de Charleville qui a su mobiliser la jeune génération. Notre chaine de télévision publique, celle que nous finançons tous (français d’ici et d’ailleurs) nous a adressé le plus inadmissible mépris, en faisant le choix éditorial de ne pas couvrir cet évènement unique dans la région Champagne-Ardenne. Cette société-là n’est pas encore prête à entendre une histoire qui est aussi la leur. Peut-on comprendre, en toute sincérité, qu’une chaine de télévision publique par son antenne locale puisse se désintéresser d’un tel évènement fondateur de notre société multiculturelle ? Ces décideurs de salle de rédaction ne sont surement pas prêts… Donner une information sur l’Africain, sur le Noir tout simplement, tant qu’il n’y a pas le coté clownesque ou polémique ne les intéresserait peut-être pas ! Le chemin est long, mes amis je vous le disais…

                                                                                                                             Darkaoui

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 21:31

La Tolérance

 

La Tolérance désigne la capacité à accepter ce que l'on désapprouve, c'est-à-dire ce que l'on devrait normalement refuser.

Entendez l’histoire de ces deux voisins : le 1er écoute de la musique à un niveau sonore très élevé, ce pendant que le 2nd rage, car ne peut récupérer de sa nuit de travail. C’est alors avec toute la force menaçante qu’il pouvait en mettre, que ce dernier  débarque chez son voisin pour finir par découvrir l’atteinte sensorielle de celui-ci ; il est sourd profond. Compatissant, il lui fait un geste de la main, en guise d’au revoir  avant de regagner son domicile. Il déménagera quelques jours plus tard. Cet exemple nous  permet  de monter que l'intolérance vient de la méconnaissance de l'autre,  du manque de dialogue (d’échange) entre les humains,  et que l’indulgence  toute seule ne suffit pour faire éclore la Tolérance.  Ce n’est pas de Voltaire, mais de C L Strauss que je tire cette citation: « la tolérance n’est pas une position contemplative, dispensant les indulgences à ce qui fut ou à ce qui est ; c’est une attitude dynamique, qui consiste à prévoir, à comprendre et à promouvoir ce qui veut être. »

Ne perdons pas de vue que « la Tolérance n’est pas une limite : on ne "tolère" pas, faute de mieux, ce que l’on souhaiterait cependant pouvoir éliminer. Elle est une attitude positive : la Tolérance, c’est l’ouverture de la conscience à la possibilité d’un progrès. » Chaque fois qu’on l’a vue éclore quelque part, elle annonçait la fraternité.

La tolérance est donc une valeur morale qui s’acquiert (non congénitale). Elle se battit dans le temps et dans l’espace ; elle a pour substance l’éducation et l’instruction. Helen Kellerdisait « Le meilleur aboutissement de l'éducation est la tolérance. » Elle est une vertu. Atteindre une telle vertu, appelle un travail individuel, personnel. De ce fait, elle devient un caractère distinctif du genre humain par comparaison au genre animal. Par conséquent, l’intolérance est le fruit de l’ignorance, du livrer-à-soi-même. L’intolérance n’est pas de Droit Humain. C’est ainsi qu’en refusant la tolérance à ceux qu’apparaissent comme les plus intolérants d’entre nous, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. Par contre, Le tout est de savoir définir la frontière entre Tolérance et Laxisme. Car de toute évidence, la tolérance sans valeurs morales frontières est mère, d’une part, des dérives les plus abominables, de l’anarchie et d’autre part du règne du plus fort. Plus de frontière morale. Plus de digue. Plus de sentier éclairé. Plus de boulevard illuminé. La barbarie frappe à la porte. Le Barbare moderne surgit dans la chambre des compromis. La violence dogmatique. La violence de la pensée unique. La violence nombriliste. Et la fraternité vole en éclat. La Tolérance ne doit donc pas être abdication comme pourrait le laisser comprendre la conception de John Locke dans sa « Lettre sur la tolérance » quand il la définit comme étant une disposition qui consiste à : « cesser de combattre ce qu’on ne peut pas changer ». Pas plus d’ailleurs, qu’elle ne pourrait être assimilée à l’indifférence, à l’indulgence, ou à la permissivité.

 Subsidiairement, la tolérance peut également avoir une déclinaison scientifique ; c’est ce que l’on retrouvera dans la notion de tolérance immunitaire (nous en dirons un mot plus loin), et de tolérance technique en génie mécanique électronique et informatique ; elle est la marge d’erreur acceptable, ou la capacité de résistance à une agression. Enfin, si vous le permettez, nous esquisserons un essai de compréhension du rapport Laïcité-Tolérance.

 

D'une manière didactique (si je puis prétendre à celà) je prends, ici, le parti de distinguer Tolérance individuelle et Tolérance collective (sociétale)

Tolérance individuelle : elle est une disposition morale, philosophique…propre à chacun et pour soi-même, mettant en jeu deux processus contradictoires dont l’un tend à l’expression des libertés individuelles, tandis que l’autre vise au respect d’autrui dans ses libertés, ainsi qu’au respect des règles sociétales.

« Ce n’est pas parce que vous croyez en quelque chose de tout votre être que vous avez le droit de l’imposer aux autres », disait un homme politique (F B) ; à la façon Voltaire, « crois ce que tu crois, et ce que tu ne peux croire, ou tu périras » ; ou encore, comment imaginer que l’on puisse subir ceci  « Sois comme nous ; Conçois ce que nous concevons ; adopte ce que nous adoptons et c’est à ses seules conditions que la valeur homme te sera reconnue » ; alors que nous sommes tous différents dans nos modes de vie, dans nos coutumes. Ne perdons pas de vue que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies et ne considérons pas les mêmes choses.  

Empruntons ce principe universel « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais qu’on te fit », pour dire que la tolérance passe par l'écoute de l'autre et surtout par la compréhension de l’autre dans toutes ses différences. Les différences, richesse par excellence, aiguisent le sens de l’acceptation de ce qui nous est étranger, elles nous ouvrent les yeux, et  permettent d’aller  petit à petit dans la Lumière. La tolérance apaise le cœur pour que l’esprit travaille le chemin vers la Lumière ; elle nous permet de gravir les échelons du perfectionnement de l’Homme. A contrario, l’acceptation par faiblesse (sous la contrainte de la faiblesse) est soumission déguisée parfois avec le pardon; or tolérance n’est pas pardon ; dans le pardon, il y a quelque chose comme « s’abaisser pour sauter » ; dans tolérance, il y a quelque chose comme « sauter et encore sauter plus haut ». C’est ainsi qu’en cumulant l’expérience des différences, nous comprenons et tolérons ce qui nous est étranger. L’altérité n’est plus un repoussoir.

Une autre forme de tolérance, est la tolérance en immunologie. Notre corps n’accepte en son sein que ce qu’il reconnait comme semblable ; il n’assimile que les éléments assimilables. La tolérance immunitaire est une des tolérances les plus restrictives elle a plutôt tendance à définir l’Homme comme de nature intolérant. Pétrir l’individu de la valeur Tolérance appelle, alors, un travail personnel à contre-courant de la nature humaine, dont l’éducation et l’instruction forment la cheville ouvrière.

Tolérance collective, sociétale : elle est régie par des dispositions morales (religieuses), socioculturelles, politiques (valeurs républicaines, laïcité), juridiques…. Et parce que ces dispositions sont rythmées par l’évolution des civilisations et des mentalités, que la tolérance sociétale meut ; elle est incontestablement une valeur centrale dans la promotion des civilisations. V. Hugo dans son discours prononcé à l’assemblée en septembre 1948, au sujet de l’abolition de la peine de mort (symbole majeur de tolérance) disait : « la peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne ». Et à juste titre ! car l’homme ne peut s’arroger le droit d’enlever la vie à son semblable ; et qu’il suffit de l’enlever par erreur une fois pour que cette seule fois  soit celle de trop. A l’opposé, résister aux assauts de certains courants de pensée (parentalité des homosexuels, laïcité philosophique concept belge, dépénalisation du cannabis, mais prenons en exemple l’euthanasie avec la demande de la légalisation de l’euthanasie)  prendrait-il le masque de l’intolérance ? De toute évidence, non. Ne pas légaliser l’euthanasie ne nous paraît pas correspondre à de l’intolérance,  quand on conçoit la valeur de la vie humaine et la mission (éthique) de la médecine d’aujourd’hui. Cette mission (éthique) viendrait-elle à changer que ce « non-il-n’y-a-pas-intolérance » d’aujourd’hui deviendrait « oui-il-y-a-intolérance» demain. Les repères dans la conception de la cellule familiale viendraient-elles à bouger que la parentalité des homosexuels ne souffrirait d’aucun obstacle. En vérité, une société qui se bâtit avec la certitude et le spasme dans ses orientations, est une société obscurantiste vouée à l’émiettement. La volonté de tolérance, sœur de la démocratie, a permis la coexistence des différentes civilisations ou cultures anciennes et contemporaines, comme l’atteste ce grand principe du peuple romain « c’est aux dieux seuls à se soucier des offenses faites aux dieux » au sujet des luttes fratricides au sein des églises. Il ne s’agit pas de croire vivre dans un havre de paix où la discorde, la controverse seraient ignorées ; bien au contraire, puisque elles seules élèvent la volonté de tolérance.

La tolérance  collective s’articule donc autour de la notion de respect des formes culturelles éloignées des nôtres, autour de la notion de respect et de Liberté des autres civilisations, et au sein même d’une même société autour de la notion de respect des différences culturelles dans toutes ses composantes (notre modèle français en est l’exemple). C Levis Strauss ne dit pas le contraire quand il déplore ce manque de tolérance dans l’ethnocentrisme: « l’attitude la plus ancienne […] qui consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles (morales, religieuses, sociales, esthétiques) qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions. « Habitudes de sauvages », « cela n’est pas de chez nous », « on ne devrait pas permettre cela »… » Autant de réactions grossières, qui éloignent donc de la tolérance collective. C’est bien connu, la tolérance n’a jamais excité de guerre civile ; l’intolérance  a couvert la terre de carnages.

La tolérance dans une vision moraliste,  mettrait en balance  la notion absolue de bien et de mal. Elle a la force de reconnaître qu'une chose est mal, mais que la combattre engendrerait un mal encore plus grand. La tolérance peut alors conduire à une abstention volontaire dans le combat contre un mal identifié comme tel. Cette abstention n'est pas motivée par une relativisation des notions de bien et de mal, mais au contraire par la pleine conscience d'un mal qui ne peut pas être combattu sans produire un autre mal plus grave encore. L’abolition de la peine de mort en est l’illustration parfaite.

Mais alors peut-on  tout tolérer ? L’incitation à la haine, le racisme, le terrorisme ? La violence faites aux plus faibles d’entre nous ? « Pour qu'un gouvernement ne soit pas en droit de punir les erreurs des hommes, il est nécessaire que ces erreurs ne soient pas des crimes; elles ne sont des crimes que quand elles troublent la société: elles troublent cette société, dès qu'elles inspirent le fanatisme; il faut donc que les hommes commencent par n'être pas fanatiques pour mériter la tolérance. » Voltaire. En effet la tolérance, nous l’avons évoqué préalablement, appelle la reconnaissance  de  limites qui  sont fixées par le savoir vivre ensemble et si cela ne suffit pas par des lois qui donnent pour chacun le cadre de ce qui est tolérable. Paradoxalement,  la tolérance ne s'arrêterait-elle pas  quand la loi intervient ? En revanche, pour toute règle, il faut  des marges de manœuvre marges de tolérance qui nous permettent de ne pas devenir intransigeant mais de vivre ensemble de manière souple et non rigide.

Permettez-nous, avant de conclure, de dire quelques mots sur Laïcité et Tolérance : il apparaît que La laïcité, comme l’abolition de la peine de mort, est l’expression par excellence de la Tolérance ; elle est compromis et émancipation ; compromis en ce qu’elle permet la cohabitation dans l’espace publique du religieux avec l’areligieux, du croyant avec le non croyant… ; elle est émancipation en ce qu’elle instruit sans esprit dogmatique à son endroit. Et parce qu’elle n’est pas une  laïcité de combat, qu’elle libère. C’est parce que l’essence de la Laïcité c’est la reconnaissance de toute philosophie confessionnelle, libre dans l’espace privé, se neutralisant mutuellement dans l’espace publique, qu’elle est fille de la Tolérance. Autrement dit, la Laïcité n’est pas l’hostilité de principe envers les religions et moins encore la fermeture à toute spiritualité. La laïcité républicaine n’est pas dogmatique ; elle est transcendante d’esprit, loin au dessus de ce qui est conçu comme laïcité philosophique ou laïcité de combat. Là un autre sujet…

 

CC : la Tolérance c'est donc bien concevoir un écart sur les limites que l'on s'impose pour de multiples raisons (religion, éducation, politique, idéalisme, sectarisme, individualisme, communautarisme, sexisme).Elle commande au rejet du radicalisme, de l’absolue certitude et au dogmatisme. L’éducation et l’instruction la forgent. La démocratie en dépend. D’elle, les civilisations s’affirment. La tolérance  individuelle est la base élémentaire de la tolérance civile, sociétale qui, elle, est une valeur fondamentale de la Laïcité et de l’Humanisme.

                             

                                                                                                                  Darkaoui

 

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 20:47

2012, année des possibles

 

 

            Après une année 2011 particulièrement mauvaise sur le plan européen et français, 2012 devra être l’année des possibles, celle où l’on choisit ensemble les voies du redressement. Au niveau européen, le fédéralisme devra progresser, notamment sur le plan financier et fiscal, sinon l’Europe se désintégrera, ce qui nous ramènerait 70 ans en arrière. Nos dirigeants successifs ont trop utilisé l’Europe comme bouc-émissaire de leurs erreurs de gestion. Il est temps de remettre les pendules à l’heure et de dire la vérité. Sans l’Europe, nous serions réduits à néant. L’euro a permis de camoufler nos faiblesses, mais, sans lui, nous serions rayés de la carte du monde. Ce qu’il faut, c’est regarder  la situation en face, dire la vérité aux peuples, et s’unir pour réagir. C’est amorcé, mais nous devons aller plus vite et plus loin dans ce sens.

            Sur le plan français, l’année 2012 sera celle de l’élection présidentielle. Ce sera l’occasion de repartir de l’avant avec confiance et en toute transparence. Cela implique une volonté collective de mettre fin à cette médiocrité politicienne, qui fait le quotidien de la droite comme de la gauche. Le seul but du PS est de faire l’inverse de l’UMP, et le seul but de l’UMP est de faire l’inverse du PS. Tout ce qui vient d’en face est nul, et tout ce qui vient de son camp est parfait. Il faut casser ce comportement stupide qui nous amène à la situation où nous nous trouvons. PS et UMP sont également responsables de la faillite qui nous menace. L’heure n’est plus aux éternelles promesses électorales, dont ceux qui les font savent très bien qu’ils ne pourront pas les tenir. L’heure doit être au rassemblement avec un seul but : redresser la France sur le plan moral, financier et social.

 C’est pourquoi je suis très optimiste en ce début d’année nouvelle, car un homme propose de nous sortir de ce marécage politicien, de nous dire la vérité sur la situation réelle, sur les efforts à fournir, et il propose de nous rassembler pour nous battre ensemble, avec le souci d’une réussite partagée. Cet homme, vous l’avez deviné, c’est François Bayrou. Il a été assez décrié, pour ne pas être maintenant respecté.  On m’a souvent raillé en me disant : « Et alors, ton François, qu’est ce qu’il fait ? Tu ne vas pas continuer à le suivre ? On ne sait pas où il va, et il est tout seul. » Je le connais depuis plus de 30 ans. Je connais ses faiblesses, comme pour tout homme, mais j’ai un profond respect pour ses qualités. Il est resté fidèle à ses convictions, qui sont les miennes, celles que je vous exprime de manière hebdomadaire depuis bientôt 20 ans. Pour lui, comme pour moi, il s’agit de mettre toujours l’homme au cœur de nos préoccupations, et la justice au centre de nos propositions. Si nous avons pu paraître seuls, c’est parce que nos convictions nous empêchaient de nous plier devant un pouvoir totalitaire, injuste et souvent mafieux. Que ce soit au niveau local ou au niveau national, j’ai constamment dénoncé la corruption qui a envahi notre société. Plus que jamais cette dénonciation s’impose. Toutes les affaires que l’on nous sert au fil des jours montrent bien que nous avons besoin de sortir de cette spirale mafieuse qui paralyse la gauche comme la droite. François Bayrou est sans doute celui qui a pris le plus ses distances par rapport à la tentation du pouvoir et de l’argent, et qui est le plus libre par rapport aux réseaux. C’est aussi le plus européen, car les pères fondateurs étaient de notre famille politique. Comme l’écrit Eric Izraelewicz, directeur du « Monde » : « Aux Etats-Unis, comme dans pratiquement tous les pays européens, la crise économique, entrée dans sa 4ème année, est largement le fruit de dysfonctionnements politiques. Les peuples n’ont plus confiance en leurs représentants, ce dont témoigne la montée des mouvements des indignés d’un côté, des populismes de l’autre. Ils s’inquiètent d’une impuissance de plus en plus flagrante des politiques. La crise de défiance à l’égard des systèmes de représentation de gouvernance des Etats –nations a trouvé en 2011, sa meilleure expression dans le berceau même de la démocratie, l’Europe. » Pour retrouver la confiance, sans laquelle l’Europe ne pourra s’en sortir, il faut dire la vérité aux peuples et unir les forces vives. Seule une majorité centrale qui réunirait toutes les énergies et les bonnes volontés peut redonner cette confiance. C’est ce que veut dire François Bayrou dans son court message de vœux, et avant de présenter son projet détaillé fin janvier ou début février : « Tout cela, il faudra le faire ensemble, parce qu’un pays divisé ne peut rien dans cet orage du monde que nous traversons, mais un pays qui s’unit, rien ne lui résiste. Dire la vérité, faire ce que l’on va dire, et le faire ensemble, voila ms vœux. C’est à ce prix que 2012 sera une meilleure année. »

            Pour 2012, je formule donc le vœu que nous ayons le courage et la capacité de nous rassembler sur les valeurs qui ont inspiré les pères fondateurs de l’Europe, et que nous sachions discerner ensemble ce qui est possible de ce qui ne l’est pas, ce qui est vrai de ce qui n’est que mensonge. A l’impossible, nul n’est tenu, mais aux possibles, soyons tous solidairement tenus. Bonne année à toutes et à tous, dans le respect des opinions de chacune et de chacun.

 

 

 

 

 

                                                                                                          Jacques JEANTEUR

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 21:16
Le wagon qui passevacances-Mayotte-076_edited.jpg (voici ce que j'écrivais il y a un peu plus de 2 ans)

C’est avec beaucoup d’amertumes – mêlées de sentiment de culpabilité− que j’assiste à l’envoi à l’abattage, du baobab de l’espérance d’émancipation de la paix et de l’ordre. On  battit, en lieu et place, les murs asphyxiants du peuple mahorais. Ces murs-là reposent sur une fondation nommée « pacte pour la départementalisation  de Mayotte». Cet ordre et cette paix-là font l’objet d’une braderie à des fins purement  personnelles.

Voici ce qui est clairement établi comme étant aveu d’échec pour ce qui était sensé être un référendum éclairé ;  nulle "opinion réservée" tant à la question posée qu’au pacte accompagnant le processus n’a droit  aux temps d’antenne du seul média public. Ce qui est déplorable voire minable de la part du-dit média, c'est qu'il ne conçoit l’avenir institutionnel de Mayotte qu’entre les mains des politiques asservis ; nulle autre personne ne saurait être crédible.

Archives-402.jpgJe veux être compris –grondé même− de vous, afin de panser ma culpabilité. Que signifie ma réserve à ce fameux pacte ? il représente l’arme redoutable pour l’oppression du peuple. Avec lui, on invite les mahorais à boire, sans crainte, dans la coupe saturnine, le poison dont ils se seraient au moins défiés s’il leur eût été présenté dans un vase transparent. J’ai déjà eu à le dire, on départementalise plus les mahorais par les devoirs que par les droits. Le contenu de ce fameux pacte, notamment en un de ses chapitres est injurieusement rétrograde  de la lutte antillaise ! Avec  lui, nous nous désolidarisons – et cela est regrettable− de ceux qui portent le flambeau de la spécificité identitaire. Cette injure est double. D’une part, elle porte sur la lutte pour les droits ; le pacte scelle par voie référendaire l’immobilisme social, que dis-je, la régression sociale ; d’autre part elle porte sur la lutte pour la fusion des frontières de la différence France continentale et outre-mer. Nos anciens ont cherché protection en la France ; elle doit leur en  rendre. Une grande nation en protégeant n’asservit pas ; elle nivèle ses protégés par le haut de sorte que disparaissent les reflexes coloniaux, n’hésitant pas à donner à s’asseoir un fauteuil plus élevé que le sien. En faire de Mayotte un laboratoire où foisonneraient les expérimentations des plus farfelues comme par exemple l’obligation d’une Assemblée unique se substituant aux deux conseils (général et régional), ce pendant qu’elle fait seulement l’objet d’une proposition du comité Balladur.

 

D’un  mouvement de grève

L’aspiration mahoraise à être des français à part entière éclate en  grisou violent dans les coins et recoins de Mayotte. De ce feu là, il y a des responsabilités de part et d’autre des acteurs politiques de ce 101ème département français. Penser que l’aspiration  des Mahorais à la départementalisation, pouvait se réduire à un décret, comme on donnerait une voiture miniature à un adolescent qui aspire à construire son avenir, c’était se tromper et on a de cesse de le dire. Peu ont  voulu l’entendre.

 

Des manifestants protestent dans les rues de Mamoudzou, le 10 octobre 2011.

Nous voici, devant la réalité ; cette réalité se nomme grève aujourd’hui ;  Les syndicalistes semblent dépasser ; Paris joue les prolongations ; Les Mahorais exaspèrent. 

 

Les perspectives de sortie de crise restent encore floues. Les conséquences locales s’annoncent compromettantes, m’avouait un Directeur d’une société. Les échéances électorales proches et la crise financière européenne seront, à n’en pas douter, peu propices à toute solution parisienne. Au Mahorais et aux seuls Mahorais revient de trouver une sortie à cette crise. Et les jours sont comptés avant qu’il ne soit trop tard.

Darkaoui

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 21:47
Entre blocage et négociation, le département de Mayotte fatigue

LEMONDE.FR | 28.10.11 | 21h08

 

 

Des manifestants protestent dans les rues de Mamoudzou, le 10 octobre 2011.

Des manifestants protestent dans les rues de Mamoudzou, le 10 octobre 2011.AFP/RICHARD BOUHET

  Après quatre semaines de mouvement social et d'affrontements, Mayotte, devenu le 101e département français le 31 mars 2011, n'a toujours pas retrouvé le calme. Des barrages érigés à l'aide de troncs d'arbres bloquaient encore, vendredi 28 octobre, une partie des axes principaux de l'île. La liaison entre Petite-Terre et Grande-Terre était, elle aussi, interrompue depuis l'entrée dans le mouvement de grève, jeudi, du personnel du Service de transport maritime. Quant aux magasins, ils restent fermés, à l'exception de rares supermarchés qui ouvrent timidement mais leurs rayons sont vides, faute d'approvisionnement. Les médicaments commencent également à manquer. La population de cette petite île de l'océan Indien, au nombre de 186 000, réclame une baisse du coût de la vie et des produits de première nécessité, dont le riz, la farine, l'huile, le lait, les tomates, la viande et les "mabawas" – les ailes de poulet, en mahorais. Ces différentes marchandises apparaissent sur une liste de dix produits dont les syndicats et associations de consommateurs souhaitent voir le prix baisser. L'intersyndicale, le Medef et les élus de l'île se sont rencontrés le 17 octobre. Parmi eux, seule FO a paraphé l'accord signé avec le Medef portant sur la baisse d'environ 10 % du prix de neuf produits. Les autres ont claqué la porte, à commencer par Salim Nahouda, secrétaire départemental de la CGT Mayotte, et restent mobilisés.

>> Lire A Mayotte, "l'Etat doit prendre ses responsabilités"

 

Des enfants du village de Majicavo - Koropa, dans le quartier dit du Plateau, jouent le 18 mars 2011, sur la commune de Koungou, sur Grande-Terre, la plus grande île de Mayotte.

Des enfants du village de Majicavo - Koropa, dans le quartier dit du Plateau, jouent le 18 mars 2011, sur la commune de Koungou, sur Grande-Terre, la plus grande île de Mayotte.AFP/SOPHIE LAUTIER

 

"On attend de voir ce qui sera fait pour la viande", au cœur des revendications, tempère néanmoins Rifay Saïd Hamidouni, président de l'Association des consommateurs mahorais et membre du syndicat FO. "On attend aussi de voir si la grande distribution va revoir la grille des prix du panel de 400 produits qu'on lui exposera prochainement", ajoute-t-il. Mais la cherté de la vie ne s'arrête pas à ces quelques denrées de base. "Ici, je paie mon tube de dentifrice environ trois euros, alors qu'il me coûtait moins d'un euro en métropole", témoigne ainsi un Mahorais de 23 ans.
Ce mouvement rappelle celui qui a touché la Guadeloupe pendant 44 jours, en 2009. Pour Elie Domota, le porte-parole du mouvement contre la pwofitasyon (LKP), il y a effectivement des similitudes. Interrogé par le Journal du dimanche, il explique : "Les causes du mal sont les mêmes : une société à deux vitesses avec beaucoup d'arrogance et de mépris (...). Il s'agit de maintenir en place le même système avec au sommet de la pyramide ceux de la grande distribution qui s'en mettent plein les poches et en bas les Mahorais qui souffrent. Ils ont raison de se soulever contre ce système." A terme, il s'agit aussi d'augmenter le pouvoir d'achat. "La baisse des prix est un symbole, mais au-delà, nous demandons l'alignement du smic local à 1 300 euros, des prestations sociales, l'extension de tous les droits sociaux, l'augmentation des retraites, etc.", a affirmé Salim Nahouda, de la CGT, à Médiapart (article payant).

 

Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont émaillé le mouvement contre la vie chère.

Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont émaillé le mouvement contre la vie chère.AFP/PHOTO IMAZ PRESS REUNION

 

Selon Les Echos, les demandes de chômage partiel se multiplient : "elles concernent déjà 2 300 salariés, pour environ 17 000 actifs recensés dans le secteur privé". Interrogé par le quotidien économique, Jean-Paul Aygalent, directeur du travail, affirme que "de nombreuses entreprises n'ont réalisé aucun chiffre d'affaires en octobre". Et dans le secteur du tourisme, les annulations pleuvent.   Le 27 septembre, lorsque l'intersyndicale décide de lancer le mouvement de grève générale qui doit permettre de faire pression sur les responsables politiques et économiques locaux, personne n'imaginait un mouvement si vaste. Rifay Saïd Hamidouni souhaitait "éviter la paralysie de l'île et l'arrêt de l'activité commerciale". Raté. Mais le blocage actuel sur la cherté de la vie n'explique pas à lui seul l'ampleur de la contestation. "Je peux vous assurer que ceux qui ont décidé de poursuivre le mouvement après le 17 octobre sont aujourd'hui complètement dépassés," confie M. Hamidouni. Dans sa ligne de mire : la CGTMa ou la CFDT.

 

Des policiers dans le centre-ville de Mamoudzou, le 10 octobre.

Des policiers dans le centre-ville de Mamoudzou, le 10 octobre.AFP/RICHARD BOUHET

 

Par "dépassé", le président de l'Association des consommateurs mahorais pense notamment à Ali El Anziz, retrouvé sans vie, mercredi, devant un magasin de Mamoudzou, après des affrontements avec la police – la mort serait due à un massage cardiaque mal prodigué, selon le rapport d'autopsie – ou à l'adolescent de 14 ans hospitalisé après des affrontements entre jeunes et gendarmes, mardi. La préfecture de Mayotte avait déclaré le lendemain que le garçon avait été atteint par "un projectile" non identifié, non par un tir de "gomme-cogne". Ces deux événements ont, à coup sûr, enflammé un peu plus des esprits déjà bien échauffés par une présence policière massive dès les premiers rassemblements publics. Au début du mois, un garçon de 9 ans avait été blessé à l'œil par un tir de Flash-Ball. Le gendarme à l'origine du tir a été mis en examen depuis.

 

 

Le gouvernement français cherche désormais une sortie de crise, sans succès pour le moment. La ministre de l'outre-mer, Marie-Luce Penchard, qui s'était rendue sur l'île en urgence le 14 octobre, a chargé jeudi Denis Robin, ancien préfet de Mayotte, d'une mission pour tenter de résoudre la crise. M. Robin, qui connaît bien Mayotte pour y avoir préparé entre 2008 et 2009 la départementalisation du territoire, a pour objectif de mener  "toutes les consultations" qu'il jugera "utiles".

 

Marie-Luce Penchard et l'ancien préfet de Mayotte, Denis Robin, le 27 octobre 2011.

Marie-Luce Penchard et l'ancien préfet de Mayotte, Denis Robin, le 27 octobre 2011.AFP/THOMAS SAMSON

 

Un nouveau mandat qui intervient après celui du médiateur, Stanislas Martin, concernant la question plus technique des prix, mais qui a débouché sur une impasse lors de la réunion de  l'observatoire des prix, lundi. "Nous attendions un négociateur, on nous envoie un médiateur ayant pour mission d'écouter les différentes parties et de produire pour la semaine prochaine un rapport, notamment à l'intention des membres de l'observatoire des prix", a regretté Salim Naouda, qui rapporte le sentiment d'une intersyndicale unanime. Quatre jours plus tard, M. Martin s'est voulu rassurant. Il a assuré que le prix de la viande n'était pas le fait d'"arnaques" et a préconisé plus de concurrence au service du consommateur. Si le gouvernement cherche à résorber la crise au plus vite c'est aussi parce que le climat se radicalise. "La situation est différente d'il y a une dizaine de jours, où nous avions des manifestations de la population, mais aujourd'hui les Mahorais aspirent à retrouver une vie normale et visiblement, le mouvement se radicalise, peut-être avec une centaine de jeunes", estime Mme Penchard.  Rifay Saïd Hamidouni s'inquiète lui aussi des débordements impliquant "des jeunes sans emploi, sans encadrement et sans aucune perspective d'avenir". Des jeunes pouvant aussi appartenir à la communauté comorienne arrivée clandestinement sur le territoire par l'île d'Anjouan. Néanmoins, M. Hamidouni persiste et signe : "les Mahorais resteront mobilisés jusqu'au bout".
Mathias Destal
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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 21:29

                                                                                          Libre opinion du Lundi  19 septembre 2011

 

            Dire la vérité, expliquer la réalité,

 

            Dès que j’ai su que mon ami Bernard Bosson participait aux journées de rentrée du Modem, et que Jean Arthuis, Anne-Marie Idrac et Pierre Méhaignerie seraient également présents autour de François Bayrou, j’ai fait de ma présence à Giens, une priorité absolue, et je ne le regrette pas. Au-delà des grandes figures de l’ancien CDS, auquel j’ai adhéré en 1974, j’ai pu entendre des nombreuses grandes voix indépendantes françaises et internationales. Toutes étaient réunis autour de François Bayrou pour discuter de l’analyse pertinente et claire qu’il a posée dans son dernier livre paru chez Plon « 2012, état d’urgence », qui est déjà un succès de librairie.

            Au cours de cette vingtaine d’heures de débats et d’exposés passionnants, organisés autour des 3 grands thèmes du livre, que sont  Produire, Eduquer, Reconstruire, il est ressorti une exigence fondamentale : dans cette période de crise financière, morale et éducative, les peuples aspirent à une chose : qu’on leur dise la vérité et qu’on leur explique clairement la situation. Chaque citoyen a le droit fondamental de savoir ce qui se passe pour pouvoir comprendre les raisons de la situation actuelle, et connaître les possibilités et conditions pour en sortir. Tous les intervenants ont convenu que nous étions en panne de démocratie, en panne d’Europe, en panne de morale et en panne de gouvernance. Il est clair, qu’à gauche comme à droite, les dirigeants n’ont cessé de mentir, et ont fait des promesses qu’ils savaient ne pas pouvoir tenir. Beaucoup ont préféré jouir du pouvoir au lieu de se mettre au service du peuple, et des plus démunis en particulier. Un seul candidat avait fait du problème de la dette son thème central de campagne en 2007, c’est François Bayrou. Au cours des années, il n’a cessé de dénoncer la crise morale qui traversait nos élites et l’absence de décisions cohérentes et courageuses.

            Parmi toutes ces interventions j’en ai repris quelques unes sur ce thème de la vérité :

Il faut dire la vérité aux gens, avec la franchise de François Bayrou. Il est connu pour être un homme de vérité, de probité morale et intellectuelle. Nejib Chebbi, président du parti démocrate progressiste tunisien, possible futur Président de la République

La crise de la dette, c’est une crise de la promesse. Il faut arrêter de promettre tout et n’importe quoi. Les fausses promesses sont de la fausse monnaie. Jacques Delpla, économiste

Les réformes fondamentales ne peuvent être conduites clandestinement. L’illusionnisme politique a vécu. Jean Arthuis, président de la commission des finances au Sénat

Les jeunes veulent des adultes qui tiennent debout, qui leur expliquent. Dominique Versini, ancienne défenseur des droits des enfants

Merci de m’avoir invité, quand il est difficile de parler librement sans payer sa dime au pouvoir. Philippe Bilger, avocat général près la cour d’appel de Paris

On doit dire la vérité. On ne peut accepter cette immoralité et cette iniquité. J.F Kahn, essayiste

Nous avons besoin d’hommes courageux qui disent la vérité au pays. Les clés de l’avenir sont en nous-mêmes, et non chez les autres.  Pierre Méhaignerie, président de la commission des affaires sociales à la chambre des députés.

Nous allons traverser une période difficile et il faudra des hommes politiques assez courageux pour tenir un discours réaliste, non démagogique avec tous les français…Nous vivons un déni de la réalité économique nationale, mais aussi mondiale, qui s’accompagne, à fortiori, d’un déni des efforts à accomplir pour redresser la situation. Jean Peyrelevade, ancien président du Crédit Lyonnais, ancien directeur adjoint du cabinet de Pierre Mauroy.

            A l’assemblée générale de la Chambre de Commerce des Ardennes, l’économiste Christian Saint Etienne a dit exactement ce que j’avais entendu à Giens. Il faut expliquer la situation aux français et leur dire que l’on approche d’un moment historiquement difficile. Il faut « connecter ses neurones et être cohérent entre ce que l’on dit et ce que l’on fait ». Tous ceux que j’ai entendus sont favorables à une zone euro fédérale, probablement à 9 pays, avec un président. Ils demandent une priorité donnée à la production, une priorité donnée à l’éducation, notamment en primaire, à effectifs constants, et ils demandent une république qui redevienne une véritable démocratie, avec une justice indépendante, des médias libres et non dépendants de grands groupes financiers liés au pouvoir. Ceux qui nous gouvernent depuis plus de 20 ans ont abusé du pouvoir à des fins partisanes, et ont installé la corruption au niveau le plus élevé de l’Etat. Ecoutons Winston Churchill, qui est l’exemple cité le plus souvent en ce moment, quand il dit : « On ne devrait jamais tourner le dos à un danger pour essayer de le fuir. Si vous le faites vous le multiplierez par deux. Mais si vous l’affrontez rapidement et sans vous dérober, vous le réduirez de moitié. » Après la société du loisir et du temps libre de la gauche (retraite à 60 ans, 35 heures), après la société des privilégiés et des corrompus de l’UMP(bouclier fiscal, affaires sombres, pouvoir absolu), l’heure est venue de mettre en place la société de l’effort, du travail pour tous et du respect de chacun. Pour moi, depuis Raymond Barre, seul François Bayrou incarne ces valeurs. Personne ne peut contester son courage, sa lucidité et sa morale. Lui seul me semble capable d’initier un gouvernement d’union nationale pour reconstruire la France.

 

Jacques JEANTEUR

                                                                       Mouvement  Démocrate

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