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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 20:47

2012, année des possibles

 

 

            Après une année 2011 particulièrement mauvaise sur le plan européen et français, 2012 devra être l’année des possibles, celle où l’on choisit ensemble les voies du redressement. Au niveau européen, le fédéralisme devra progresser, notamment sur le plan financier et fiscal, sinon l’Europe se désintégrera, ce qui nous ramènerait 70 ans en arrière. Nos dirigeants successifs ont trop utilisé l’Europe comme bouc-émissaire de leurs erreurs de gestion. Il est temps de remettre les pendules à l’heure et de dire la vérité. Sans l’Europe, nous serions réduits à néant. L’euro a permis de camoufler nos faiblesses, mais, sans lui, nous serions rayés de la carte du monde. Ce qu’il faut, c’est regarder  la situation en face, dire la vérité aux peuples, et s’unir pour réagir. C’est amorcé, mais nous devons aller plus vite et plus loin dans ce sens.

            Sur le plan français, l’année 2012 sera celle de l’élection présidentielle. Ce sera l’occasion de repartir de l’avant avec confiance et en toute transparence. Cela implique une volonté collective de mettre fin à cette médiocrité politicienne, qui fait le quotidien de la droite comme de la gauche. Le seul but du PS est de faire l’inverse de l’UMP, et le seul but de l’UMP est de faire l’inverse du PS. Tout ce qui vient d’en face est nul, et tout ce qui vient de son camp est parfait. Il faut casser ce comportement stupide qui nous amène à la situation où nous nous trouvons. PS et UMP sont également responsables de la faillite qui nous menace. L’heure n’est plus aux éternelles promesses électorales, dont ceux qui les font savent très bien qu’ils ne pourront pas les tenir. L’heure doit être au rassemblement avec un seul but : redresser la France sur le plan moral, financier et social.

 C’est pourquoi je suis très optimiste en ce début d’année nouvelle, car un homme propose de nous sortir de ce marécage politicien, de nous dire la vérité sur la situation réelle, sur les efforts à fournir, et il propose de nous rassembler pour nous battre ensemble, avec le souci d’une réussite partagée. Cet homme, vous l’avez deviné, c’est François Bayrou. Il a été assez décrié, pour ne pas être maintenant respecté.  On m’a souvent raillé en me disant : « Et alors, ton François, qu’est ce qu’il fait ? Tu ne vas pas continuer à le suivre ? On ne sait pas où il va, et il est tout seul. » Je le connais depuis plus de 30 ans. Je connais ses faiblesses, comme pour tout homme, mais j’ai un profond respect pour ses qualités. Il est resté fidèle à ses convictions, qui sont les miennes, celles que je vous exprime de manière hebdomadaire depuis bientôt 20 ans. Pour lui, comme pour moi, il s’agit de mettre toujours l’homme au cœur de nos préoccupations, et la justice au centre de nos propositions. Si nous avons pu paraître seuls, c’est parce que nos convictions nous empêchaient de nous plier devant un pouvoir totalitaire, injuste et souvent mafieux. Que ce soit au niveau local ou au niveau national, j’ai constamment dénoncé la corruption qui a envahi notre société. Plus que jamais cette dénonciation s’impose. Toutes les affaires que l’on nous sert au fil des jours montrent bien que nous avons besoin de sortir de cette spirale mafieuse qui paralyse la gauche comme la droite. François Bayrou est sans doute celui qui a pris le plus ses distances par rapport à la tentation du pouvoir et de l’argent, et qui est le plus libre par rapport aux réseaux. C’est aussi le plus européen, car les pères fondateurs étaient de notre famille politique. Comme l’écrit Eric Izraelewicz, directeur du « Monde » : « Aux Etats-Unis, comme dans pratiquement tous les pays européens, la crise économique, entrée dans sa 4ème année, est largement le fruit de dysfonctionnements politiques. Les peuples n’ont plus confiance en leurs représentants, ce dont témoigne la montée des mouvements des indignés d’un côté, des populismes de l’autre. Ils s’inquiètent d’une impuissance de plus en plus flagrante des politiques. La crise de défiance à l’égard des systèmes de représentation de gouvernance des Etats –nations a trouvé en 2011, sa meilleure expression dans le berceau même de la démocratie, l’Europe. » Pour retrouver la confiance, sans laquelle l’Europe ne pourra s’en sortir, il faut dire la vérité aux peuples et unir les forces vives. Seule une majorité centrale qui réunirait toutes les énergies et les bonnes volontés peut redonner cette confiance. C’est ce que veut dire François Bayrou dans son court message de vœux, et avant de présenter son projet détaillé fin janvier ou début février : « Tout cela, il faudra le faire ensemble, parce qu’un pays divisé ne peut rien dans cet orage du monde que nous traversons, mais un pays qui s’unit, rien ne lui résiste. Dire la vérité, faire ce que l’on va dire, et le faire ensemble, voila ms vœux. C’est à ce prix que 2012 sera une meilleure année. »

            Pour 2012, je formule donc le vœu que nous ayons le courage et la capacité de nous rassembler sur les valeurs qui ont inspiré les pères fondateurs de l’Europe, et que nous sachions discerner ensemble ce qui est possible de ce qui ne l’est pas, ce qui est vrai de ce qui n’est que mensonge. A l’impossible, nul n’est tenu, mais aux possibles, soyons tous solidairement tenus. Bonne année à toutes et à tous, dans le respect des opinions de chacune et de chacun.

 

 

 

 

 

                                                                                                          Jacques JEANTEUR

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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 21:29

                                                                                          Libre opinion du Lundi  19 septembre 2011

 

            Dire la vérité, expliquer la réalité,

 

            Dès que j’ai su que mon ami Bernard Bosson participait aux journées de rentrée du Modem, et que Jean Arthuis, Anne-Marie Idrac et Pierre Méhaignerie seraient également présents autour de François Bayrou, j’ai fait de ma présence à Giens, une priorité absolue, et je ne le regrette pas. Au-delà des grandes figures de l’ancien CDS, auquel j’ai adhéré en 1974, j’ai pu entendre des nombreuses grandes voix indépendantes françaises et internationales. Toutes étaient réunis autour de François Bayrou pour discuter de l’analyse pertinente et claire qu’il a posée dans son dernier livre paru chez Plon « 2012, état d’urgence », qui est déjà un succès de librairie.

            Au cours de cette vingtaine d’heures de débats et d’exposés passionnants, organisés autour des 3 grands thèmes du livre, que sont  Produire, Eduquer, Reconstruire, il est ressorti une exigence fondamentale : dans cette période de crise financière, morale et éducative, les peuples aspirent à une chose : qu’on leur dise la vérité et qu’on leur explique clairement la situation. Chaque citoyen a le droit fondamental de savoir ce qui se passe pour pouvoir comprendre les raisons de la situation actuelle, et connaître les possibilités et conditions pour en sortir. Tous les intervenants ont convenu que nous étions en panne de démocratie, en panne d’Europe, en panne de morale et en panne de gouvernance. Il est clair, qu’à gauche comme à droite, les dirigeants n’ont cessé de mentir, et ont fait des promesses qu’ils savaient ne pas pouvoir tenir. Beaucoup ont préféré jouir du pouvoir au lieu de se mettre au service du peuple, et des plus démunis en particulier. Un seul candidat avait fait du problème de la dette son thème central de campagne en 2007, c’est François Bayrou. Au cours des années, il n’a cessé de dénoncer la crise morale qui traversait nos élites et l’absence de décisions cohérentes et courageuses.

            Parmi toutes ces interventions j’en ai repris quelques unes sur ce thème de la vérité :

Il faut dire la vérité aux gens, avec la franchise de François Bayrou. Il est connu pour être un homme de vérité, de probité morale et intellectuelle. Nejib Chebbi, président du parti démocrate progressiste tunisien, possible futur Président de la République

La crise de la dette, c’est une crise de la promesse. Il faut arrêter de promettre tout et n’importe quoi. Les fausses promesses sont de la fausse monnaie. Jacques Delpla, économiste

Les réformes fondamentales ne peuvent être conduites clandestinement. L’illusionnisme politique a vécu. Jean Arthuis, président de la commission des finances au Sénat

Les jeunes veulent des adultes qui tiennent debout, qui leur expliquent. Dominique Versini, ancienne défenseur des droits des enfants

Merci de m’avoir invité, quand il est difficile de parler librement sans payer sa dime au pouvoir. Philippe Bilger, avocat général près la cour d’appel de Paris

On doit dire la vérité. On ne peut accepter cette immoralité et cette iniquité. J.F Kahn, essayiste

Nous avons besoin d’hommes courageux qui disent la vérité au pays. Les clés de l’avenir sont en nous-mêmes, et non chez les autres.  Pierre Méhaignerie, président de la commission des affaires sociales à la chambre des députés.

Nous allons traverser une période difficile et il faudra des hommes politiques assez courageux pour tenir un discours réaliste, non démagogique avec tous les français…Nous vivons un déni de la réalité économique nationale, mais aussi mondiale, qui s’accompagne, à fortiori, d’un déni des efforts à accomplir pour redresser la situation. Jean Peyrelevade, ancien président du Crédit Lyonnais, ancien directeur adjoint du cabinet de Pierre Mauroy.

            A l’assemblée générale de la Chambre de Commerce des Ardennes, l’économiste Christian Saint Etienne a dit exactement ce que j’avais entendu à Giens. Il faut expliquer la situation aux français et leur dire que l’on approche d’un moment historiquement difficile. Il faut « connecter ses neurones et être cohérent entre ce que l’on dit et ce que l’on fait ». Tous ceux que j’ai entendus sont favorables à une zone euro fédérale, probablement à 9 pays, avec un président. Ils demandent une priorité donnée à la production, une priorité donnée à l’éducation, notamment en primaire, à effectifs constants, et ils demandent une république qui redevienne une véritable démocratie, avec une justice indépendante, des médias libres et non dépendants de grands groupes financiers liés au pouvoir. Ceux qui nous gouvernent depuis plus de 20 ans ont abusé du pouvoir à des fins partisanes, et ont installé la corruption au niveau le plus élevé de l’Etat. Ecoutons Winston Churchill, qui est l’exemple cité le plus souvent en ce moment, quand il dit : « On ne devrait jamais tourner le dos à un danger pour essayer de le fuir. Si vous le faites vous le multiplierez par deux. Mais si vous l’affrontez rapidement et sans vous dérober, vous le réduirez de moitié. » Après la société du loisir et du temps libre de la gauche (retraite à 60 ans, 35 heures), après la société des privilégiés et des corrompus de l’UMP(bouclier fiscal, affaires sombres, pouvoir absolu), l’heure est venue de mettre en place la société de l’effort, du travail pour tous et du respect de chacun. Pour moi, depuis Raymond Barre, seul François Bayrou incarne ces valeurs. Personne ne peut contester son courage, sa lucidité et sa morale. Lui seul me semble capable d’initier un gouvernement d’union nationale pour reconstruire la France.

 

Jacques JEANTEUR

                                                                       Mouvement  Démocrate

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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 16:00

                                               Libre opinion du Lundi 29 août 201

            Un courage mou,
            François Fillon vient de présenter son plan de 20 mesures de réduction des déficits avec un projet d’un milliard de recettes supplémentaires en 2011 et 11 milliards en 2012. Sans aucune concertation, ni dialogue avec les leaders politiques ou syndicaux, ce projet ne semble ni discutable, ni amendable. Il comporte des infléchissements positifs, mais aucune réforme de fond. Il traduit une prise de conscience des effets négatifs de la politique menée depuis près de 10 ans, mais il ne trace pas de véritable alternative. Il contient des mesures de santé publique, qui n’ont rien à voir avec la dette (tabac, alcool, boissons sucrées). Pour moi, il traduit un courage mou. Pour Jean-Louis Borloo, « Ce n’est pas à la hauteur de ce qui s’est passé cet été.  Ce n’est pas la grande réforme de rééquilibrage entre l’imposition du travail et celle du capital. »  Jean-François Coppé, approuve sans surprise : « Un discours de vérité et des décisions courageuses, responsables et justes, dans la droite ligne de la gestion rigoureuse de la majorité depuis 2007. » De son côté, Laurent Fabius dit : « Ce plan n’est pas à la mesure de nos problèmes. Il faudrait une vraie suppression des niches fiscales que nous évaluons à 10 milliards, et un recentrage des dépenses sur 4 postes : l’emploi, l’éducation, le pouvoir d’achat et la sécurité. » La Croix, en parlant de François Bayrou, rappelle: « Le Président du Modem a-t-il tort d’avoir eu raison le premier ? Dès la campagne de 2007, François Bayrou avait en effet placé au cœur de sa campagne présidentielle la question de la dette publique, « Epée  de Damoclès au dessus de la tête des Français. ». Le président du Modem réagit ainsi aux mesures gouvernementales : « Le discours de présentation de ces mesures a été écrit de telle façon que personne n’y comprenne rien, et que le citoyen, même averti, ne puisse juger de la réalité des annonces. C’est une erreur. Dans une situation aussi lourde de surendettement, il faut au contraire la clarté, la pédagogie, considérer les citoyens comme responsables, donc expliquer. Probablement y-a-t-il dans ce galimatias technocratique des mesures de bon aloi, mais elles sont illisibles. Ce qui ressort cependant, c’est que c’est un plan de rustines…Cela ne peut tenir lieu de plan cohérent et assumé. Le grand plan indispensable et indispensable pour tous les Français, il faudra en discuter pendant la présidentielle. »
            Contrairement à ce qui est affirmé par le gouvernement, ce sont les classes moyennes qui seront les principales victimes de ce plan de rigueur. La taxe exceptionnelle de 3% sur les très hauts revenus ne touchera que 10.000 personnes, et ne rapportera que 400 millions sur 2 ans. Le bouclier fiscal, lui, avait coûté sur 4 ans de 2008 à 2011, 2,433 milliards, soit 6 fois plus. L’éditorial du « Monde » parle, de son côté, de la bataille de la crédibilité et de l’équité et dit notamment : « Pour autant, les économies annoncées ne font que colmater les brèches immédiates. Elles ne répondent pas au problème de l’endettement de la France (1.650 milliards d’euros) et du déficit structurel de ses finances publiques, le plus négatif des pays de la zone euro bénéficiant encore du triple A…Les principales mesures d’économie - sur les mutuelles, l’assurance-vie ou l’immobilier notamment-  toucheront essentiellement les classes moyennes aisées ou modestes. Ce n’est pas une surprise, tant c’est la tradition en France. Mais, en matière d’équité, nul doute que l’on peut mieux faire. A la gauche de le démontrer ». Beaucoup expliquent la situation catastrophique actuelle par le contexte économique conjoncturel. Il est bon de rappeler que De Gaulle, en 1958,  grâce au plan de redressement de Jacques Rueff  et à la croissance, avait remis les finances en ordre. En 1973 et en 1979, alors que les deux chocs pétroliers avaient fortement ralenti la croissance, la rigueur de Raymond Barre a permis de maintenir des finances publiques saines. Lors du duel télévisé en 1981, François Mitterand avait d’ailleurs reconnu que la maîtrise du déficit budgétaire constituait « une des rares réussites ». En 1988, le politologue Jean Charlot écrivait : « La permanence de la crise, le scepticisme des électeurs sur la possibilité d’en sortir ont empêché la percée de l’économiste Raymond Barre. » En 1995, seuls Edouard Balladur et Lionel Jospin s’étaient inscrits dans la volonté de respecter les critères de Maastricht. En 2007, la question de la dette et des déficits publics a été essentiellement portée, comme on l’a dit, par François Bayrou.
            A mon modeste niveau, alors que j’ai soutenu sans réserve Raymond Barre et François Bayrou dans leur volonté de rigueur équitable, je considère que ces mesures ont un goût d’inachevé et d’absence d’équité. Cela me rappelle la période sur la réforme des retraites, où ce qui a été décidé, était insuffisant, et n’avait fait l’objet d’aucun dialogue, et donc a fortiori, d’aucun consensus. Nous n’avons pas besoin de mesures imposées par l’UMP et dénigrées par le PS, mais bien d’un véritable débat national ouvert et respectueux, qui permette de dégager une majorité de conscience et de courage. C’est ce que François Bayrou propose dans son livre « 2012, Etat d’urgence » en écrivant : «Quels que soient les gouvernants, s’ils ont contre eux toute l’opposition et la moitié de leur majorité, ils sont sûrs d’être emportés par la vague, et donc, ils sont condamnés à reculer. Il n’est qu’une majorité qui puisse assumer ces politiques, avec une assise suffisamment large pour créer les conditions politiques du succès. Pour porter les politiques courageuses, il faut une majorité du courage. Ce ne peut être qu’une majorité nouvelle, non pas la majorité d’un bord contre l’autre, mais une majorité centrale. »
Jacques JEANTEUR
                                                                       Mouvement  Démocrate             
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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 16:33
Madame Lagarde au FMI : une fausse bonne idée ?

La succession de Dominique Strauss Kahn à la tête du FMI soulève des problèmes et des convoitises à la mesure de l’importance de cette fonction. L’Europe et la France viennent de se trouver privés d’un dirigeant français et européen de grande dimension. Ont-ils pour autant « droit » à ce poste ?

La vague d'enthousiasme que soulève la candidature de Madame Lagarde mérite qu'on y regarde de plus près. Cette candidature ressemble à une tentative désespérée de la France et de l'Europe de s'accrocher à des privilèges qui remontent à la création des institutions de Bretton Woods, c’est-à-dire à la fin de la seconde guerre mondiale.

Le monde n’est plus le même. Le moment est  venu de donner à l' "autre moitié du monde"(qui fait les deux-tiers de la population du globe) une chance d'assumer ses responsabilités. Notre néo-colonialisme ne nous grandit pas et n’est plus de mise. La légitimité de l'institution est remise en question par un processus de sélection que les Grandes Puissances accélèrent pour barrer le chemin à une candidature des pays émergents, signalait hier le New York Times. Le simple fait que le G8 en ait ouvertement discuté a inévitablement donné l’image d’un conclave excluant les 12 autres partenaires qui forment le G20. C’est une erreur d’autant plus grave que les pays « émergents » sont en meilleure santé que le monde occidental. Mettre à la tête du FMI un(e) Européen(ne) est loin de se justifier.

La question est de savoir de quelle direction le FMI a besoin aujourd'hui, mais aussi de se pencher sur la situation qui se développe en ce moment et qui pourrait suggérer que Madame Lagarde pourrait être indispensable dans ses fonctions actuelles.

L'Europe est en pleine crise financière et chaque jour nous apporte des nouvelles plus inquiétantes. Le désaccord public entre les Ministres des Finances et la Banque Centrale Européenne choque les observateurs non européens et érode la confiance.  La capacité de gestion de la crise grecque par l’Eurozone est sérieusement battue en brèche. Elle a dû faire appel au FMI pour des raisons d’impuissance. La candidature de Madame Lagarde -ou de tout autre Européen- soulève une question qui n’est pas triviale : celle d'un conflit d'intérêt possible.  L’Europe a troqué sa fonction de bailleur de fonds contre celle d’emprunteur.

Les négociations européennes sont difficiles à la fois sur le plan politique et sur le plan technique. Madame Lagarde y joue un rôle central, et jouit du respect de ses collègues Ministres des Finances et des chefs d’Etat européens. Abandonner ce terrain à quelqu'un qui n'y a pas participé est dangereux pour l’Europe.

La France elle-même n'est pas en bonne posture par rapport aux autres pays européens. En effet, son déficit budgétaire de plus de 7% la rapproche plus du Portugal que de l'Allemagne. Elle risque à tout moment de voir sa notation assortie d'une perspective négative. Madame Lagarde est essentielle à la confiance des investisseurs internationaux dans la France.

Enfin, et c'est désolant, elle ne peut prétendre à cette magistrature si le risque de poursuites judiciaires en France est réel. Les accusations dans l'affaire Tapie ne peuvent être prises à la légère. Venant après les démêlés judiciaires de Dominique Strauss-Kahn, une candidature qui laisse planer le doute sur son intégrité la déforce, déforcera la France, l'Europe et le FMI.  Il est impensable que Madame Lagarde soit prise dans un imbroglio judiciaire qui la distrairait de sa fonction.

Il ne fait aucun doute que Christine Lagarde ferait un Directeur Général du FMI de tres hait niveau, et je me réjouirais pour le FMI si tel était le cas. Mais il y a d’autres candidats légitimes à ce poste. Dans ses fonctions présentes elle est indispensable. Est-il bien sage, dans ces circonstances, de quitter ses fonctions ministérielles ?

 

Source: lemonde.fr (sauf le Titre)

 

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 17:24

                                                                                              Libre opinion du Lundi 21 février 2011

 

           

            Les conflits d’intérêts,

 

            Commandé par l’exécutif en pleine affaire Woerth-Bettencourt, le rapport de la commission de réflexion pour la prévention des conflits d’intérêts dans la vie publique a été remis le 27 janvier. Il préconise notamment d’inscrire dans la loi la définition des conflits d’intérêts et le principe de leur prévention, mais aussi : « les grands principes déontologiques et les valeurs qui doivent guider l’action des personnes concourant à l’exercice d’une mission de service public : la probité, l’intégrité, l’impartialité et l’objectivité…Ces obligations individuelles constituent tout à la fois le reflet et la traduction de l’exigence de neutralité de l’action publique et de la puissance publique prises dans leur globalité. »

Ce rapport arrive en pleine tourmente des nouveaux conflits d’intérêts dévoilés avec les vacances tunisiennes de Michèle Alliot-Marie, les vacances égyptiennes de François Fillon ou celles marocaines de Nicolas Sarkozy. A l’automne dernier, Martin Hirsch, ancien haut commissaire aux solidarités actives a publié un essai très utile et courageux « Pour en finir avec les conflits d’intérêts ».  Il dit dans « Le Nouvel Observateur » : « Jamais nommée, la corruption douce des conflits d’intérêts se développe à mesure que la logique privée prend le dessus sur l’intérêt général de l’Etat…beaucoup de gens ont trempouillé dans la confiture des conflits d’intérêts. Pour qu’une réforme passe, il faut les rassurer ! Le but n’est pas d’aller poursuivre rétrospectivement la classe politique, mais d’assurer en profondeur pour l’avenir…Certaines déclarations montrent que le fruit n’est pas complètement mûr. Il faut continuer à faire pression. Je croirai à la loi sur la déontologie quand elle sera adoptée. »

            Pour Daniel Lebègue, Président de Transparency France, et ancien directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, « Il faut que les hommes politiques prennent conscience que nous vivons une situation de défiance qu’on n’a encore jamais connue, que les baromètres de notre organisation n’avaient jamais mesurée à ce niveau. »Alors que la commission préconise le non cumul entre une fonction de ministre et celle de président d’un exécutif local (ce qui est le cas de Philippe Richert, ministre et Président de la Région Alsace et de Maurice Leroy, ministre et Président du Conseil Général du Loir et Cher.) Daniel Lebègue pense « qu’il faut aller au-delà et interdire le cumul d’une fonction de ministre avec toute fonction exécutive, évidemment au sein d’une collectivité locale, mais également dans une entreprise, un syndicat, un parti politique ou une association. »

            Ce sujet est loin d’être anodin. Dans la plupart des grandes démocraties ces conflits d’intérêts sont rares et sévèrement réprimés. En France, ils existent depuis longtemps, aussi bien à gauche qu’à droite. Mitterand et Chirac en ont largement abusé. Ce dernier est encore logé par la famille libanaise Hariri. Depuis son élection en 2007, Nicolas Sarkozy a multiplié les escapades aux frais de mécènes, comme Vincent Bolloré, Roberto Hernandez Ramirez, notable mexicain soupçonné d’être un « narco-banquier », la famille royale du Maroc, le président égyptien Moubarak… Martin Hirsch est très clair sur ces sujets : « Lorsqu’un ministre est transporté en jet privé, il accepte un avantage financier qui le rend redevable vis-à-vis du donateur et crée un conflit d’intérêts. Nous devons aujourd’hui reconnaître l’existence de ce genre de situation et apprendre à les prévenir en créant des incompatibilités entre une responsabilité publique et un avantage venant de la sphère privée. » Un sujet voisin est celui des activités privées annexes exercées par les responsables politiques. Martin Hirsch est aussi catégorique : « En recherchant des revenus annexes, les politiques français prétendent compenser le sacrifice financier qu’ils sont censés faire en se mettant au service de la collectivité. Ils soutiennent qu’ils gagneraient beaucoup plus dans le privé. Mais, dépendre financièrement d’une entreprise du CAC 40 en même temps que l’on vote la loi française, c’est incompatible ! »

            Le critère de l’argent est devenu tellement prioritaire au niveau des grands patrons et des responsables politiques que l’on assiste à un mépris complet de l’intérêt général. Les grands patrons sont au service exclusif des actionnaires, qu’ils sont eux-mêmes au travers des stock-options, et ils gagnent beaucoup en augmentant les profits par des licenciements nombreux. Les politiques se vautrent dans les avantages annexes et n’ont plus aucune notion de l’intérêt général et de l’exemple désastreux qu’ils donnent à leurs concitoyens. A ce niveau, le cas de Michèle Alliot-Marie est un exemple. Non seulement, son compagnon est également ministre, ce qui est inadmissible, mais elle profite outrageusement des largesses de dictateurs alors qu’elle représente la France, comme ministre des affaires étrangères. Savoir qu’elle n’a pas démissionné et qu’elle n’a pas été limogée, montre à quel point nous sommes tombés bas au niveau de la morale gouvernementale. Espérons que les élections de 2012 seront l’occasion de se séparer de tous ceux qui, à gauche comme à droite, auront fait reculer la morale élémentaire et auront ainsi terni l’image de la France.

 

 

                                                                                                                                                                                                                                  Jacques JEANTEUR

                                                                                                       Mouvement  Démocrate  

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18 septembre 2010 6 18 /09 /septembre /2010 20:02

                                                                                              Lundi 20 septembre 2010

 

 

 

                                                                                                                          

Pauvre République,

 

 

            Même en remontant loin dans ma mémoire, je ne me souviens d’un tel délitement de la république et d’un tel dévoiement de la démocratie. Le très sérieux hebdomadaire anglais « The Economist » titre : « L’homme qui rétrécit » et l’on voit deux petits pieds sous un chapeau napoléonien derrière Carla Bruni-Sarkozy dans toute sa hauteur élégante. L’ONU, la Commission européenne, le Pape, de nombreux leaders politiques ou philosophes se sont insurgés contre la politique populiste de sécurité engagée lors du discours de Grenoble du 30 juillet. Depuis, l’inféodé ministre de l’intérieur, n’a cessé de mettre de l’huile sur le feu et d’être provoquant. C’est ainsi que la circulaire de son minsitère du 5 août demande aux préfets d’évacuer « en priorité » les campements de « Roms ».

            Alors que l’affaire Bettencourt met en évidence les liens malsains entre Nicolas Sarkozy et les plus grosses fortunes de France, et alors que des millions de personnes sont dans la rue au sujet de la loi sur les retraites, le Président se permet de donner des leçons au Président de la Commission européenne, de mentir sur des propos d’Angela Merkel et d’humilier le Luxembourg. Trop c’est trop, car c’est notre pays qui se déconsidère au travers du comportement immature de notre Président. Sur le plan national, on voit un journal de réputation mondiale, comme « le Monde », déposer une plainte contre X dans l’affaire de la violation du secret des sources d’un de ses journalistes enquêtant sur l’affaire Woerth-Bettencourt. Tous les jours nous apportent la preuve des mensonges de ceux qui nous gouvernent et de leur obsession caricaturale à protéger le premier cercle des généreux donateurs, c'est-à-dire les heureux bénéficiaires du bouclier fiscal et des exonérations d’impôts. Bernard Tapie, protégé par Sarkozy, va toucher 220 millions d’euros dans l’affaire du Crédit Lyonnais, pris dans les poches du contribuable, après avoir touché 45 millions d’euros pour le préjudice moral qu’il aurait subi. Comme le dit François Bayrou : « Il ne s’agit pas d’une affaire Tapie, il s’agit d’une affaire d’Etat…Il faut rappeler que cette somme (220 millions d’euros) représente l’équivalent de l’impôt sur le revenu de plus de 200.000 salaires moyens en France…Ce sont les mêmes privilèges fiscaux, qui s’appliquent à Bernard Tapie et à la famille Bettencourt.  Les classes moyennes sont ciblées, et les plus privilégiées sont mises à l’abri de la contribution fiscale. C’est contraire à tous les principes, à toutes les décences…Quand le vase est sous la gouttière, on ne peut pas savoir quand l’ultime goutte d’eau fera déborder. Mais, un jour, elle arrive. » Le vase de la République est clairement sous la gouttière de l’immoralité du pouvoir. Faut-il attendre la dernière goutte pour réagir et résister ?

            Au niveau du débat sur les retraites, notre pays n’a pas donné non plus une image de démocratie apaisée. La gauche n’a pas su proposer d’autre alternative que de financer le déficit des retraites par l’impôt. Son comportement de blocage du débat à l’assemblée ne la grandit pas. Mais, de son côté, le gouvernement a fait preuve de mépris et d’absence d’écoute des syndicats. Cette réforme est indispensable. Le nier est faire preuve d’une absence totale de responsabilité. Mais la réforme votée est injuste sur plusieurs points fondamentaux. Cela a amené François Chérèque à sortir de son calme et à dire dans « Marianne » : « Quand une réforme est facteur d’injustice, je deviens explosif ! Mais, il est vrai que, pour des salariés confrontés à l’érosion de leur pouvoir d’achat et au risque de perdre leur emploi, les choix du gouvernement apparaissent scandaleux.  La régression de la réforme des retraites est d’autant plus inacceptable que Nicolas Sarkozy, en maintenant notamment le bouclier fiscal, garantit par ailleurs les avantages acquis des classes les plus fortunées…Faute d’avoir pu prendre connaissance d’un programme alternatif convaincant, les salariés inquiets ne croient pas que la gauche ferait mieux que le pouvoir en place en matière de retraites. Pour la CFDT, penser faire reculer cette réforme en misant sur un changement politique en 2012 est une illusion à double titre. Historique si l’on se réfère à la réforme Balladur de 1993 inchangée en 1997. Mais aussi tactique puisqu’elle est fortement démobilisatrice. » L’un des points les plus injustes de la réforme est, pour moi, le report à 67 ans de l’âge pour obtenir sa retraite à taux plein. Il faut espérer que les sénateurs, notamment ceux du Modem, parviendront à infléchir la position rigide et injuste du gouvernement sur ce point. Dans son excellente intervention à l’assemblée, François Bayrou, après avoir dit que la nécessité de cette réforme s’inscrivait dans les chiffres et qu’il était « stupidissime » (formule employée par Michel Rocard) de faire assumer le déficit par l’impôt, a insisté sur le seuil de 67 ans en disant : « Permettez-moi de vous dire que lorsqu’ils entendent parler de retraite à taux plein , les Français pensent que les personnes concernées arriveront, bien que n’ayant pas suffisamment d’annuités, à avoir des retraites complètes. C’est un mensonge et une faute de présentation. En effet, il ne s’agit pas pour ces gens, d’avoir des retraites complètes ; il s’agit d’avoir le droit de faire valoir les annuités qu’ils ont acquises, même si elles sont en petit nombre, et d’avoir une retraite proportionnelle à ce nombre. Vous ne pouvez pas faire financer la réforme des retraites par les plus faibles des Français, notamment par les femmes qui ont arrêté leur carrière professionnelle pour élever des enfants…Je considère donc qu’il y a là une injustice radicale. Si elle était corrigée, je serais prêt à soutenir une réforme que j’estime nécessaire et qui pourrait être équilibrée. Si elle n’était pas corrigée, je voterais contre ce texte. »

            Le passage en force du texte à l’Assemblée n’a pas permis de corriger les injustices et a  renforcé l’hostilité des syndicats. Il reste au Sénat à nous redonner confiance dans la démocratie et la République. Espérons que les sénateurs en auront le courage ! Nous en avons bien besoin en ce moment.

 

 

              Jacques JEANTEUR

MODEM          

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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 15:14

                                                                             

 

L’isolement d’Israël, 

            Après l’assaut meurtrier contre la flottille humanitaire dans les eaux internationales au large de la bande de Gaza, on peut se demander jusqu’où ira le sentiment d’impunité de l’Etat d’Israël. Comme le dit Dominique Quinio dans « La Croix », les motivations politiques du gouvernement Netanyahou, déjà critiqué pour sa politique de colonisation, sont incompréhensibles au moment où Washington fait pression pour que reprennent les négociations indirectes au Proche Orient. Sept des neuf Français présents à bord des bateaux arraisonnés appartiennent au Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens (CBSP). Cette association appartient à la Plate-forme des ONG françaises pour la Palestine, qui regroupe 40 associations,  parmi lesquelles le Secours Catholique, la Cimade, le MRAP, la ligue des droits de l’homme, le CCFD, Terre des hommes, l’union juive française pour la paix.

            Une fois de plus, la communauté internationale s’indigne, mais ne condamne pas Israël. S’il est clair que l’Etat Israélien doit être en sécurité, et reconnu par tous ses voisins, il est tout aussi clair que l’Etat Palestinien doit exister, et être reconnu par tous ses voisins, dont Israël. La résistance des palestiniens à l’occupant israélien est tout aussi légitime que n’a pu l’être la résistance française à l’occupation allemande. Pendant la seconde guerre, les résistants étaient considérés comme des terroristes, et ce sont eux qui ont permis à la France de survivre. Dans le contexte actuel, les résistants sont les palestiniens et les occupants les israéliens. Il convient donc de faire pression sur la diaspora juive internationale pour qu’elle pousse le gouvernement hébreu à négocier et à reconnaître l’Etat Palestinien. Il faut aussi qu’au sein du peuple hébreu un mouvement de bon sens se développe, sans attendre que les gouvernants deviennent raisonnables. « Courrier International » titre sur un article du quotidien israélien HA’ARETZ : « Gaza sera notre Vietnam » Un dessin de Chapatte paru dans « Le temps » à Genève montre un soldat israélien surveillant le débarquement des humanitaires qui dit : « Une bavure… cela arrive aux meilleures forces d’oppression. » Au travers de la presse mondiale ressort ce sentiment d’un isolement aveugle d’Israël et de son refus de s’ouvrir au monde. Beaucoup craignent le fanatisme religeiux. Can Dündar, dans le journal turc « Millyet » écrit : « Si on veut que la question palestinienne redevienne une cause universelle, il convient alors de la sortir d’une logique de «  choc des religions », de ne pas la laisser devenir le monopole du Hamas, d’éviter tout dérapage antisémite et de se rapprocher des juifs favorables à la paix. » Jean Daniel dans son éditorial du « Nouvel Observateur » parle de l’aveuglement d’Israël et dit : « Il semble qu’il n’y ait plus rien à attendre d’un pays qui se croit de plus en plus en état d’insécurité depuis que le manque absolu de vision politique de ses dirigeants l’a conduit à l’isolement. » « Le Point » parle de la faute d’Israël et du fiasco qui a viré au désastre diplomatique. Le prix Nobel de la Paix, l’irlandaise Mairead Maguire et un ex responsable de l’ONU, Denis Halliday font partie du bateau Rachel Corrie, arraisonné calmement ce samedi dans les eaux internationales, alors qu’il voulait débarquer mille tonnes d’aides humanitaires au port de Gaza. On ne peut pas rester indifférent à cette volonté humanitaire. Il y a donc urgence à ce que la communauté internationale isole Israël et condamne son comportement d’oppression. Israël doit comprendre que les droits de l’homme doivent être respectés par chaque Etat, et qu’il n’y a aucune exception possible. Les occupants ont toujours tort, et il est temps que le monde entier cesse d’être déstabilisé par l’aveuglement d’un Etat, quel qu’il soit.

 

Libre opinion du Lundi 7 juin 2010

Jacques JEANTEUR

                                                                       Mouvement  Démocrate             

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 08:22

Israël a déjà perdu la guerre des images

 

 

Les guerres modernes sont avant tout des guerres médiatiques. L'attaque contre la flotille humanitaire risque de placer Israël dans un isolement comparable à celui de la Corée du Nord. C'est d'autant plus tragique, note Jean-François Kahn sur son blog, que nous connaissons tous l'issue incontournable du conflit israelo-palestinien : deux états souverains obligés de vivre côte à côte.

Israël vient peut-être de subir la deuxième grave défaite de son Histoire après son échec lors de la deuxième guerre du Liban.
L’Etat juif est bien placé pour savoir à quel point les guerres modernes sont devenues, avant tout, des guerres d’images. Des guerres psychologiques.
Or, ce qui s’est passé dans la nuit de dimanche a définitivement mis fin au mythe enchanteur de l’enfant David confronté au géant Goliath pour promouvoir celui, totalement inversé, d’un hyper ogre croquant des petits poucets sans défense. Que ce soit vrai ou faux, dans un cas comme dans l’autre, n’a finalement aucune importance.

 


Hier, les Arabes, Palestiniens compris, avaient perdu la bataille de l’honorabilité et de la légitimité médiatique. Cette fois, c’est la raison d’Etat israélienne qui, à l’issue de ce désastre, apparaît comme radicalement illégitime et quasiment déshonorée. Au point de placer ce pays qui, il y a trente ans encore, suscitait l’admiration ou la sympathie de tous les démocrates et humanistes du monde, dans un état d’isolement presque comparable à celui de la Corée du Nord.
Comment peut-on commettre une telle faute ? Comment peut-on se laisser happer par une spirale quasiment suicidaire ? L’auto-enfermement sans doute. La lente mais irrésistible construction d’un véritable bunker mental.
Or, c’est là que le livre de Régis Debray que j’évoquais hier, et contre lequel quelques imbéciles ou fanatiques se sont déchaînés, touchait, en vérité, à l’essentiel.
Que dit-il, en effet ? Que lorsqu’un pays comme Israël, dont tout homme de bien doit désirer la pérennité existentielle et espérer l’exemplarité morale, se laisse entraîner dans une dérive qui porte atteinte à tout ce qu’il représente pour l’humanité, lorsque son gouvernement conduit une politique folle qui lui fait plus de tort que toutes les propagandes arabes cumulées, alors le devoir des vrais, des authentiques « amis d’Israël », c’est de crier casse-cou. C’est de prêter leurs propres yeux à un ami qui est devenu aveugle, leur propre raison à un membre de la famille dont l’esprit s’est égaré.
Certains, encore récemment, ont essayé de la faire. En Israël même. Un peu partout dans le monde. Mais d’autres, au contraire, ont conforté le malade dans sa maladie. On flattait ses plus mauvais penchants. On soufflait sur les braises. Ce sont comportés comme ces communistes staliniens d’hier vis-à-vis de Moscou. Ceux-là portent une grande, une immense, une terrible responsabilité. Ils se sont comportés, inconsciemment, non seulement en ennemis de la paix, mais objectivement en véritables ennemis d’Israël. Le Hamas et le Hezbollah peuvent les remercier. Ils ont été, au fond, leurs meilleurs alliés.
Cela, Régis Debray l’a écrit dans son livre. Et il est inouï que des crétins ait pu tenter de disqualifier sa pensée en utilisant contre elle le soupçon terroriste d’antisémitisme.
Drame épouvantable. Mais qui peut, peut-être, espérons-le, agir comme un électrochoc. Comme une prise de conscience. Puisse, demain, tous ceux qui ont permis par leur silence, leur lâcheté, leur inconditionnalité, que cette tragédie devienne possible, se posent enfin ces questions : « comment en est-on arrivé là ? » et « comment a-t-on pu laisser les choses en arriver là ? ». « Comment, surtout, peut-on redresser la barre pour arrêter cette course à l’abîme ? »
Ce qu’on peut attendre, aujourd’hui, des véritables amis d’Israël c’est que tous ensemble ils crient : « changez de politique, choisissez la voie de la paix et vous pourrez compter sur nous ».
*
Qu’est-ce qui fait que ce conflit israélo-palestinien est particulièrement épouvantable ? Cela : que tout le monde, absolument tout le monde sait, non seulement comment il doit être résolu, mais comment, en fin de compte, il sera résolu. C’est-à-dire par l’existence, à côté l’un de l’autre, de deux Etats totalement souverains et disposant des frontières sûres et reconnues qui leur reviennent à l’un et à l’autre en droit international. En conséquence, toute effusion de sang, aujourd’hui, est d’autant plus criminelle qu’elle est inutile parce que, que l’on compte 20 victimes, 50 victimes, 1000 victimes ou 10 000 victimes, de toute façon, nous savons déjà comme cela doit finir et comment cela finira.

 Rédigé par Jean-François Kahn le Mardi 1 Juin 2010

 

 

 

Lundi 31 Mai 2010
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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 22:09

Outre mer : Marie-Luce Penchard dérape

Champ-ardennais d’adoption, je crois avoir compris qu’en France continentale certaines régions sont délaissées par les décideurs nationaux − de droite comme de gauche − depuis des décennies, et ceci dans un consensus  parisien immuable. Originaire d’outre mer, je n’ai de cesse de dénonçais une forme larvaire de dénigrement d’une catégorie ultramarine, qui voulait qu’on ne nomme au ministère de l’outre mer et donc de l’intérieur aucun originaire d’un DOM ou d’un TOM, en raison de soupçons de favoritisme (en passant, toléré sur le continent) pour sa terre d’origine au détriment des autres. La nomination de Marie-Luce Penchard s’inscrivait dans un semblant de rupture. (photo Wikipedia)

(photo Wikipedia)

Et patatras, la boulette ! En déclarant, lors d’un meeting UMP en Guadeloupe  “Nous en sommes à une enveloppe de plus de 500 millions d’euros aujourd’hui pour l’outre-mer, et ça me ferait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de la Réunion, au bénéfice de la Martinique.” la Secrétaire d’Etat à l’outre mer, se fait prendre la main dans le sac (flag délit de favoritisme). Mais que la France se rassure, ce n’est qu’une "petite" et "dérisoire" affaire de l’avis-même du Premier Ministre François Fillon. Incontestablement à l’échelle régionale ; et qui plus est en pleine campagne des régionales ; il n’y a pas matière à polémiquer. Seulement, et là c’est le Ministre de tutelle de madame Penchard qui le déclare, « on est naturellement toujours ministre. » Décidemment, nous avons du mal à conceptualiser l’Homme hors de nos habits, hors de notre couleur. Outre ce manque de considération du Premier ministre, à l’égard d’une catégorie des populations ultramarines, c’est la crédibilité-même, et la neutralité-même de la Secrétaire d’Etat à l’outre mer qui sont mises à mal. Ni Mayotte, ni la Guyane, ni la Réunion ne peut lui accorder sa confiance et le gouvernement se doit de tirer les conséquences de cette bourde. Elle doit démissionner et continuer sa campagne pour les élections régionales en Guadeloupe. La cohésion ultramarine l’exige.


Darkaoui Allaoui

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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 17:18

                                                                                                            LIBRES OPINIONS

                                                                                                            Lundi 15 février 2010

 

Le début de la campagne régionale,

 

 

Dans un mois nous voterons pour élire les conseillers régionaux. C’est la dernière fois que des conseillers régionaux seront élus, et ils ne le seront que pour 4 ans. En 2014 ce sont des conseillers territoriaux qui seront élus et qui seront à la fois conseillers généraux et conseillers régionaux. L’opinion publique n’est pas encore très mobilisée par cette échéance, mais les débats commencent à s’organiser. Jeudi soir, dans l’émission « A vous de juger », une première salve de discours binaires a été tirée entre Xavier Bertrand et François Hollande. Si le débat est resté correct, j’ai été très choqué par la promesse de l’UMP : « Pendant 4 ans, nous nous engageons à ne pas augmenter les impôts dans les régions dirigées par l’UMP. »

            En réalité, les régions vont perdre pratiquement toute autonomie fiscale, en dehors des quelques recettes sur la carte grise ou le permis de conduire. La quasi-totalité des recettes seront désormais des dotations d’Etat. C’est donc une mise sous tutelle de l’Etat qui s’annonce et une telle annonce est mensongère, puisque les régions n’auront plus la faculté de lever l’impôt. Les hausses d’impôts ne sont d’ailleurs pas le seul fait des régions de gauche. Ainsi, en 2009, l’Alsace seule région métropolitaine de droite, a augmenté sa fiscalité de 6,4% contre 0,7% en moyenne France métropolitaine. C’est Adrien Zeller, démocrate chrétien d’une qualité reconnue unanimement, qui présidait. D’autres années, ce sont des régions de gauche qui ont le plus augmenté leur fiscalité. Tout dépend des investissements réalisés et surtout de la dette. Certaines collectivités ne touchent pas à la fiscalité, mais reportent tout sur l’emprunt et donc sur la dette. Globalement, on peut dire que la droite augmente plus la dette et que la gauche augmente plus le fonctionnement. Jacques Douadi et moi-même avons toujours voulu réduire simultanément l’endettement et le fonctionnement. Nous n’avons pu influer sur les décisions que grâce à notre liberté de parole.

            Récemment, notre endettement a fortement progressé, en raison de nos achats de matériels roulants TER. L’Etat nous a transféré un matériel totalement obsolète et nous avons dû, à l’unanimité, le moderniser plus vite que les transferts de crédits de l’Etat ne le permettaient. Dans ce cas, c’est un endettement positif, car il correspond à un investissement structurant pour notre région. Nous avons en fait emprunté pour compenser la carence de l’Etat. Depuis plus de 30 ans, cette carence dépasse le milliard d’euros. La priorité des candidats Modem est d’exiger de l’Etat qu’il nous restitue cet argent qu’il aurait du donner à la Champagne Ardenne et qu’il a donné à d’autres régions, souvent plus riches. Cet argent doit nous permettre de rattraper notre retard dans la liaison ferroviaire intra régionale (Chaumont-Troyes-Vatry-Châlons-Reims-Charleville) et sur l’ouverture routière internationale vers le Nord par le tronçon autoroutier Charleville-Charleroi qui connectera notre région au réseau très dense du Bénélux. Réduire l’élection régionale à un combat doctrinaire gauche-droite, c’est mentir à l’électeur. Ce qu’il faut, c’est élire des personnes de conviction qui auront la liberté de parole pour voter en conscience et non avec un esprit partisan : C’est le cas des candidats sur les listes Modem emmenées par Marie Grafteaux-Paillard, régionaliste convaincue. J’ai l’honneur de clôturer la liste ardennaise emmenée par Jérôme Barré.

 

 

                                                                                                Jacques JEANTEUR   
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