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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 22:27

Retour sur le crash du 30 juin 2009

Voici un drame qui dépasse le territoire comorien et qui, par compassion pour les victimes et les familles, m'a amené à garder une période de silence, celle des 40 jours symboliques de deuil dans la tradition comorienne.

 Encore une fois paix aux 152 disparus.

Le 30 juin 2009, 00h51 (GMT +2), à quelques milles nautiques de l'aéroport international de Moroni, un Airbus A310 de la compagnie Yemenia Airways, reliant Sanaa à Moroni, s'abimait (ou plutôt finissait son parcours) en mer. De la totalité des personnes à bord, il ne sera fait état, dans la matinée, que d'une seule rescapée : Bahia Bakari. Après avoir pris la mesure de la catastrophe, le président de l'Union des Comores M. Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, en déplacement officiel en Lybie, regagnera deux jours plus tard − le 02 juillet exactement− Moroni. « …ce qui vient de se passer était écrit, car en tant que croyants, nous devons nous plier à la volonté et aux décrets divins. », distillera-t-il lors d’une allocution à l'adresse du pays endeuillé, en guise de consolations. « Aussi, en tant que croyants, incombe-t-il à chacun de nous de ne rien dire, ni faire qui puisse offenser Le Seigneur. » précisera-t-il encore.  Aucune égratignure à l'encontre de la compagnie yéménite. Toujours lors de la même allocution, il n’hésitera pas à mettre en garde : « je voudrais appeler chacun à éviter de faire une exploitation politicienne de cet accident » ; ce pendant que collectifs et autres associations de victimes montaient au créneau, réclamant que lumière soit faite dans les délais les plus brefs. Ce sont ces même associations et collectifs qui, quelques mois auparavant alertaient les autorités comoriennes du traitement indigne que subissaient les malheureux de la ligne Sanaa-Moroni. La mise en garde viserait-elle les défenseurs des victimes de cet accident ?! La suite nous le dira.

Rien donc, qui risquait d’offenser le « seigneur » ou les autorités yéménites; paradoxalement, la virulence du ministre comorien des transports, s'adressera à la France qui de son côte tentera de se déculpabiliser maladroitement, tant elle sera embarrassée par deux choses que sont : la citoyenneté de presque la moitié des victimes et le type d'appareil concerné dans un contexte inexpliqué d'accidents d’Airbus.

Incohérences et doutes légitimes
Et on ira de toutes les hypothèses et autres supputations pour expliquer la cause de la disparition de l'A310. D'une localisation de boites noires en milieu de matinée, on finira par dire qu'il s'agissait d'une balise, puis  rien ne viendra  donner espoir aux familles en attente d’explications. A l'ère où des avions militaires repèrent à quelques 320 km des côtes, des submersibles, il y a de quoi  étonner plus d'un.
Ce dont on est certain, c'est que ce drame touche de près trois états souverains: l’Union des Comores, la France et le Yémen.
Le Premier, d'abord, par l’origine des victimes − citoyens comoriens par ailleurs −  et puis par le lieu de l'accident.
Le Deuxième, à plus de deux titres ; d’abord par la présence de citoyens français (certes d'origine comorienne, mais Français...) et à titre non négligeable par le type d'appareil (Airbus)...etc
Enfin, le Troisième par la compagnie exploitante.
En revanche au Deuxième, le Premier se doit de rendre compte, en donnant notamment toutes les explications utiles dans la compréhension de l’accident et l'évolution de l'enquête.
Ainsi, et à première vue, la France ne pourrait faire l'objet d'attaque virulente tant de la part des autorités comoriennes que de la part des associations des victimes ; elle se doit d'être du côté des associations des victimes. Malheureusement, la maladresse du Secrétaire d’État français aux Transports, Dominique Bussereau vient  révéler plusieurs incohérences et exacerber des doutes légitimes. Tout laisse à imaginer, qu’il a eu du mal à concevoir que les originaires des Comores peuvent être français de nationalité (et surtout français tout court). Et la suite des événements souffrira d’une opacité sans égal.
Au troisième, il revenait aux autorités comoriennes d'exiger de rendre compte des conditions d’organisation du vol (techniques, d’abord : comme par exemple le nombre de passagers embarqués à Sanaa, leur aéroport initial d’embarquement et les critères civils des passagers ; et puis sécuritaires). Le choix sera fait de ne rien faire qui puisse offenser le Yémen.
Et hop ! J’entends déjà dire que je tombe dans ce qui se veut être une exploitation politicienne ; car ici, c'est toute la diplomatie et la ligne politique de Sambi qui s'écroule. Moi coupable d’exploitation politicienne, je n’en risque pas ; n’étant pas impliqué dans la vie politique comorienne. C’est d’ailleurs ce qui m’autorise une certaine liberté ; l’objectivité étant le seul garant de mes analyses.

La suite à venir et à lire
                                                                                                                        Darkaoui

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